Quantcast
Channel: DEVENONS TOUS JOURNALISTES
Viewing all articles
Browse latest Browse all 10306

Article 1

$
0
0
20/07 - AIMER L’AUTRE, 
C’EST AIMER SES DÉFAUTS 
ET ACCEPTER SES OMBRES. 

Par Florence Lautrédou :
La psychanalyste enquête au cœur de l’amour
«L’Amour, le Vrai» de Florence Lautrédou est publié chez Odile Jacob.

En vidéo :

Ou texte :
Cela fait plusieurs années que la psychanalyste Florence Lautrédou travaille sur le thème de l’amour. Son dernier livre, «L’Amour, le vrai», présente huit histoires de femmes confrontées à la souffrance amoureuse, car elle souhaite nous permettre de comprendre ce que sont les illusions de l’amour et surtout nous orienter vers l’épanouissement dans le véritable amour
Florence Lautrédou, qui partage sa vie entre Paris et Le Pouliguen, est psychanalyste et coach. Auteur de nombreux romans, elle a également écrit il y a deux ans «Cet élan qui change nos vies, l’inspiration».

Kernews : Dans votre dernier livre, vous nous contez des histoires d’amour, visiblement basées sur des faits réels, pour nous amener à réfléchir sur notre propre parcours amoureux…
Florence Lautrédou : Ce sont des fictions, elles sont basées sur des faits réels, mais je ne me serais jamais permis de parler de vies vécues par mes clients que je respecte profondément. En revanche, j’ai vécu, je vis, je vois des choses, j’ai des histoires amoureuses et j’observe autour de moi ce qui se passe. Dans les huit nouvelles que je raconte, les protagonistes ont des histoires inspirées de tout cela.

Dès le début, vous nous prévenez : l’amour est un terrain miné, ou un terrain en forte tension, et vous parlez de dominants ou de dominés. L’amour gratuit et sincère existe-t-il ?
Cela dépend pour qui ! Je suis née dans une famille où c’était difficile de ce point de vue, mais je crois qu’il y a des personnes qui peuvent évoluer dans une harmonie proche de ce que vous décrivez, avec de l’amour, de la tendresse ou des câlins… Et encore, mon cas n’est pas dramatique par rapport à ce que peuvent vivre certaines personnes dans des familles difficiles, violentes ou abusives… Mais cela fait partie du chemin d’âme de chacun.

Pour entamer une relation, vous livrez quelques recettes, comme le respect de soi ou laconnaissance de soi…
C’est important, parce que nous avons nos ombres, par les histoires rarement simples que nous avons, via les aspects culturels, avec ce que l’on a vu autour de soi ou ce que l’on nous a inculqué, on est rarement authentique et on ne voit pas ces ombres qui peuvent être des relents de colère ou de violence, des échecs aussi que l’on s’ingénie à remettre en place tant que l’on n’est pas conscient. Si l’on est conscient de ce que l’on est, y compris de ses aspects plus sombres, quand on rencontre une personne qui est également consciente de ces aspects, c’est nous qui allons vivre la relation et ce ne sont pas nos ombres qui vont danser une espèce de ballet infernal pour faire échouer la relation dans la souffrance.

D’ailleurs, nous avons tous une part masculine et une part féminine, qui nous influencent en permanence…
On a du masculin et du féminin en nous, les hommes ont plus de masculin et les femmes plus de féminin, mais il y a aussi du mauvais masculin et du mauvais féminin. Le mauvais masculin, cela peut être un masculin de violence et de domination, et tout ce qu’ont pu perpétrer les hommes dans l’inconscient collectif, que certains retrouvent en jouant aux jeux vidéo, mais il y a aussi le mauvais féminin, c’est le féminin altéré, le féminin manipulateur, le féminin séducteur… Tout l’art est de voir cela pour accepter un bon féminin et un bon masculin.

Tout cela pour aboutir à ce que vous avez appelé un couple à « belle hygiène relationnelle »…
Évidemment, il y a des moments de tension, il y a des moments de lassitude, les gens peuvent se demander s’ils s’aiment encore, mais il faut en parler et se confronter. Est-ce que l’on a besoin de se voir un peu moins ? Est-ce que l’on a besoin de redécouvrir chacun des jardins intérieurs avec des espaces à nous ? Quand il y a eu une tension, il ne faut jamais se coucher fâché : c’est le pire drame des couples, c’est une très mauvaise hygiène relationnelle qui entraîne des tensions. L’hygiène relationnelle, c’est la qualité de la relation, car ce n’est pas l’amour qui compte, mais la qualité de la relation. L’amour compte au départ, c’est ce qui nous aimante à une personne et c’est ce qui fait que l’on tombe amoureux, c’est merveilleux et c’est génial. La qualité de la relation, c’est après. Cette relation nous a rassemblés à un certain moment, on s’aime et on est amoureux, il y a une ou deux années d’effervescence hormonale qui fait que les gens sont attachés, mais après il commence à y avoir les ondes de l’un et l’autre et l’on trouve que c’est moins agréable et moins intéressant d’être avec l’autre. C’est là que la qualité de la relation est déterminante. Est-ce que je fais attention à l’autre ? Est-ce que je parle des sujets qui fâchent ? Est-ce que je suis délicat avec la personne en la respectant ? De part et d’autre, il y a un vrai entretien de la relation à avoir. C’est toujours de l’amour, mais de l’amour entretenu par une relation. Pour moi, la relation est un très bel écrin dans lequel cette perle qu’est l’amour peut être protégée. Mais c’est un écrin et il est important de soigner cet écrin.

On est toujours aveuglé, dites-vous, car on cherche toujours à recréer cette étincelle de la première année…

C’est ce qui est le plus douloureux, car on a du mal à penser que cela ne va pas durer. L’état est tellement merveilleux ! J’ai entendu une personne dire : « Aimez-vous longtemps… » Cela m’avait paru sympathique comme remarque, mais déplacé, bien sûr, car que l’on va s’aimer longtemps, tout le monde pense cela, mais tout le monde découvre qu’il y a un début, un milieu et une fin. Parfois la fin coïncide avec la mort, mais ce n’est pas toujours le cas, et on a des histoires qui s’interrompent alors que l’on n’avait absolument pas imaginé cela au début.

Pourquoi hiérarchiser cela entre un début et une fin, alors que l’on pourrait se dire qu’il y a des périodes successives entre l’enflammement physique et la plénitude…
Vous avez raison, il peut y avoir une fin, elle peut coïncider avec la disparition de la vie, il peut y avoir une fin et il nous appartient de ne pas la voir, à force d’amour et de qualité de la relation, pour arriver à des choses superbes.

Dans tous ces portraits, on retrouve un même profil socio-culturel, une classe moyenne supérieure ou aisée, celle qui peut se permettre tous les caprices…
Les caprices sont douloureusement ressentis, parce que les personnes sont vraiment embarquées dans des histoires… C’est vrai que ce sont des histoires de personnes qui peuvent choisir : financièrement, elles sont autonomes…

Une caissière de supermarché ne peut pas forcément choisir !
C’est plus difficile, parce qu’il y a une détermination économique et financière qui rend le divorce difficile et la séparation compliquée. Nous avons des personnes qui ont la possibilité de faire des choix dans la mesure où ces femmes travaillent et elles peuvent donc décider de leur vie en toute autonomie.

Vous décrivez aussi une femme qui aurait tout pour vivre sainement et bien, mais qui s’envoie en l’air en permanence…
Il y a des hommes et des femmes qui ont des modèles de comportements qui sont profondément malsains, qui sont névrosés et qui n’arrivent pas s’en départir. Un moment donné, cela leur saute au visage, comme cette personne qui est dans l’archétype de la séductrice, de la prostituée ou de la femme fatale. C’est une personne qui a réussi à mener sa vie en sautant d’histoire en histoire, tout en étant mariée. C’est la loi de l’abus maximum, si je puis dire. Mais à un moment donné, cela s’arrête, parce que ce n’est pas sincère, ce n’est pas authentique. C’est une manipulation de son environnement et elle arrive elle-même au bout de ce système. On a tous des grands modèles dominants et l’archétype de la prostituée peut se retrouver chez des personnes qui font commerce de leur corps, mais également chez des hommes ou des femmes qui échangent leur confort matériel contre des faveurs amoureuses ou sexuelles. C’est un archétype qui est là…

C’est finalement la femme qui dit : «Je reste avec lui parce que je n’ai pas le choix…»
En réalité, tout le monde a le choix ! Il m’arrive de croiser des personnes qui ont des très faibles revenus et ces personnes choisissent quand même de ne pas rester dans de telles situations. En revanche, il y a des gens qui ont beaucoup d’argent, beaucoup de facilités de vie, qui pourraient changer, mais qui n’ont pas ce courage. C’est une notion de courage aussi. D’ailleurs, pour avoir une belle histoire d’amour, il faut être courageux.

Toutes ces histoires sont importantes, parce que le récit thérapeutique change la vie de celui qui le lit…

C’est tout l’enjeu. C’est un type d’écriture que j’ai inventé et qui unit à la fois une histoire, une histoire amoureuse d’une dizaine de pages, avec un décodage de deux pages où justement j’explique ce qui s’est passé du point de vue des ombres et des archétypes de chacun. Après, on repart dans une autre histoire… Dans l’alternance de ces récits, on est mobilisé sur le cerveau émotionnel, avec ensuite un décodage plus rationnel,. On passe du cerveau gauche au cerveau droit, c’est-à-dire de l’attachement émotionnel à l’analyse rationnelle. Ce va-et-vient provoque ce que l’on appelle un état modifié de conscience très léger, c’est-à-dire que l’on est dans une autre façon de percevoir la réalité, cela calme notre mental, et cela permet à l’inconscient d’émerger. C’est comme une espèce de tête chercheuse à l’intérieur de nous-mêmes et, pendant que l’on est en train de lire et de réfléchir à autre chose, à l’intérieur de nous, il y a une tête chercheuse qui voit le lien avec sa propre histoire et qui trouve des solutions. C’est ce que l’on appelle un récit thérapeutique, puisqu’il nous permet de modifier autour de nous ce qui doit être modifié.

Vous évoquez un point de bascule vers le simulacre dans le couple. Comment identifier ce point de bascule ?

C’est un moment de lucidité. En fait, on vit une histoire et on s’aperçoit qu’il y a des ombres de part et d’autre, des choses qui nous obligent à répéter un mode de relation : par exemple, un mode de soumission, de manipulation, de violence ou de faiblesse. On vit quelque chose qui n’est pas tout à fait vrai, parce que l’on est sur nos ombres. L’homme, comme la femme, a la possibilité à un moment de voir ce qui se passe dans la relation, c’est-à-dire la possibilité de voir l’ombre, et c’est ce que j’appelle une bascule. Cela peut soit basculer dans une explication saine, soit faire comme si on n’avait rien vu, on rentre cela à l’intérieur de soi, et on continue. À ce moment-là, le point de bascule conduit à ce que l’on entérine, c’est-à-dire que l’on accepte la situation, mais on a la possibilité de la faire basculer. Cela peut basculer sur du positif, ou l’on peut faire semblant et tomber dans un simulacre. Je pense à des femmes qui se sont aperçues qu’elles étaient avec un époux violent, par exemple en le voyant frapper un animal, j’ai le cas d’une femme qui a été très choquée par la violence des coups de pieds contre un animal, mais elle a tellement envie de démarrer une histoire avec lui, alors qu’il lui a montré sa violence, qu’elle ne dit rien… Mais dans un point de bascule, on peut toujours dire : «Ce n’est pas possible, je m’en vais.» Quand on ne le dit pas, cela veut dire que l’on accepte la situation et, ensuite, la relation est fortement teintée par cette acceptation.

Le plus surprenant, dans toutes vos histoires, c’est que l’on retrouve toujours une forme de violence… Pourquoi le couple serait-il toujours un lieu de violence ?
Pour certaines personnes, c’est simple, elles ont vécu une enfance heureuse dans un couple doux et attentionné, cela arrive, et généralement ces personnes, beaucoup plus facilement, revivent le même type de couple et c’est tant mieux. Cela ne les empêche pas d’avoir quelques ombres aussi, mais c’est quand même plus simple. D’autres personnes ont eu des relations dysfonctionnelles ou des choses plus violentes, avec toute la difficulté de croire en l’amour serein. Et puis, je pense que le monde a évolué, la confusion entre le sexe et l’amour est quand même très fréquente et les possibilités d’aventures sexuelles, pour les célibataires ou non, sont énormes… Il y a des perturbations qui font que les gens ont peut-être moins de scrupules à se mettre ensemble ou à se lâcher. On est dans une vision beaucoup plus solitaire, où il n’y a pas de terreau commun, c’est beaucoup plus individualiste avec des relations plus courtes et plus violentes. Il y a des gens qui se larguent sur un SMS ! L’amour, le vrai, n’a rien à voir avec cela, c’est bien autre chose. Les voies de difficultés dans nos vies sont souvent les voies qui nous indiquent ce que l’on a à travailler. Pour certaines personnes, c’est la voie professionnelle qui va être difficile, pour d’autres c’est la voie financière et pour d’autres c’est la voie amoureuse qui est beaucoup plus difficile. C’est-à-dire que les relations avec l’autre sont intenses et difficiles.

Nous avons beaucoup parlé de choses négatives, mais le point de bascule peut-il évoluer sur du positif ?
Oui, c’est toujours pareil, la perfection n’existe pas, la lumière absolue n’existe pas, il y a des ombres. Donc ,aimer l’autre, c’est aimer ses défauts et accepter ses ombres. On peut imaginer à un moment donné que l’on voit l’autre dans toute sa beauté et on décide que, rien que pour cela, jamais on ne quittera cette personne et que l’on fera tout pour l’aimer profondément.

Pour vous, une union qui se délite aligne les premières fois…
Oui, il y a les premières fois : il y a la première fois où l’on prend un petit déjeuner tout seul, la première fois où l’on va dîner seul avec des amis, la première fois où l’on va seul en vacances… Une forme de solitude s’installe. Évidemment, c’est bien d’aller au cinéma seul ou d’aller dîner avec des amis, mais je parle des premières fois qui deviennent systématiques. J’observe que des personnes vivent profondément seules dans une relation et, pour autant, elles s’accrochent à ce qui s’appelle un simulacre. La solitude dans un couple, c’est d’une tristesse infinie, on ne se sent jamais aussi seul que quand on est soi-disant en couple.

Les relations amoureuses évoluent finalement comme la société de consommation : on jette un appareil qui pourrait encore fonctionner, on veut avoir le dernier modèle, on ne se pose plus de question…
Justement, tout l’enjeu du livre est de favoriser le désir de vivre des belles relations et d’améliorer, d’embellir, de chérir et de choyer la relation que l’on a déjà. Le fantasme, c’est d’arrêter et d’aller voir ailleurs, mais ce n’est pas un hasard si les personnes se rencontrent : c’est un cadeau du ciel et je ne suis pas certaine que l’on ait des milliers de relations passionnantes à vivre dans nos vies. Il y en a seulement quelques-unes et ce sont des opportunités à chaque fois…

Il y a un chapitre intéressant dans votre livre sur les couples recomposés et vous prévenez : la loi du sang prime ! Or, au cinéma, la famille recomposée est toujours idéalisée avec le barbecue dans le jardin où tout le monde s’amuse… Mais vous soulignez que la réalité est bien différente…
Oui, parce que ce n’est pas naturel. À l’adolescence, les enfants se rendent compte, quand ils sont dans une famille recomposée, qu’il ne leur reste pas tellement de temps pour vivre une histoire d’amour d’enfants avec leurs parents. Le complexe d’Œdipe peut ressurgir très fortement à ce moment-là, puisque ce temps est précieux. A un moment, c’est la belle-mère ou le beau-père qui empêche cette relation et les fameuses crises d’adolescence se déversent souvent sur le beau-père ou la belle-mère. La loi du sang fait que l’on privilégie celui de son sang, ce n’est pas quelque chose d’enviable, mais il ne faut jamais oublier qu’une famille recomposée avec des enfants adolescents est quelque chose de très difficile. A la limite, si la famille s’est installée avec des enfants petits, il peut y avoir un temps d’amour suffisant pour que cela compense, sinon c’est quasiment mission impossible. Dans des cultures familiales très fortes, l’adjonction d’éléments nouveaux et de personnes qui ne sont pas du sang est quasiment impossible.

Ainsi, l’amour est quelque chose d’extrêmement difficile, la famille recomposée est aussi extrêmement difficile… Et pour ceux qui seraient tentés par le polyamour, vous nous prévenez aussi, c’est la grande déprime !
Cela dépend du niveau de conscience et du degré de conscience de ce que l’on vit. Pour beaucoup d’hommes, cela peut apporter des moments très sympas, pour certaines femmes qui ont une forme de légèreté, cela peut être agréable… Mais j’observe qu’il est très difficile d’aimer plusieurs personnes à la fois pour tous les gens qui ont un peu d’intensité et qui ont envie de vivre une vraie relation. On aime bien certaines personnes, mais on en aime qu’une. On a eu un père et une mère et, à un moment donné, quelque chose d’unique s’est créé avec une personne du sexe opposé. Donc, le polyamour peut être agréable pour une personne qui est dans une logique de légèreté, mais pour beaucoup de personnes c’est très déroutant. Cela peut même être déstabilisant et dangereux, car cela peut conduire à une forme de déprime, notamment lorsque la personne se rend compte qu’au fond elle n’aime personne.

Finalement, on a tous besoin d’exclusivité au fond de nous
Évidemment, parce que c’est un instinct naturel. 


Viewing all articles
Browse latest Browse all 10306

Trending Articles


Girasoles para colorear


mayabang Quotes, Torpe Quotes, tanga Quotes


Tagalog Quotes About Crush – Tagalog Love Quotes


OFW quotes : Pinoy Tagalog Quotes


Long Distance Relationship Tagalog Love Quotes


Tagalog Quotes To Move on and More Love Love Love Quotes


5 Tagalog Relationship Rules


Best Crush Tagalog Quotes And Sayings 2017


Re:Mutton Pies (lleechef)


FORECLOSURE OF REAL ESTATE MORTGAGE


Sapos para colorear


tagalog love Quotes – Tiwala Quotes


Break up Quotes Tagalog Love Quote – Broken Hearted Quotes Tagalog


Patama Quotes : Tagalog Inspirational Quotes


Pamatay na Banat and Mga Patama Love Quotes


Tagalog Long Distance Relationship Love Quotes


BARKADA TAGALOG QUOTES


“BAHAY KUBO HUGOT”


Vimeo 10.7.0 by Vimeo.com, Inc.


Vimeo 10.7.1 by Vimeo.com, Inc.



<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>