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10/07 -LA BANQUE DE DÉVELOPPEMENT DES BRICS 
ENTRE DANS LE CONCRET. 

La réunion du Conseil d’affaires des BRICS
9 juillet 2015 GOULNAZ DANILOVA
Le Conseil d’affaires des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) a tenu une réunion à Oufa (Oural méridional) à la veille du sommet de l’organisation. Les débats ont été essentiellement consacrés à l’avenir de la Nouvelle banque de développement.
Oufa a accueilli le 8 juillet une réunion du Conseil d’affaires des BRICS. Les représentants des cinq pays ont dressé le bilan de la présidence annuelle du Brésil au sein de l’organisation. Le rapport qu’ils ont approuvé sera remis aux chefs d’Etat et de gouvernement de leurs pays respectifs lors du sommet du 9 juillet. Il formule les principaux problèmes qui se dressent devant les membres du groupe.

Perspectives
Les débats du Conseil d’affaires ont été consacrés, conformément aux attentes, aux perspectives de la Nouvelle banque de développement et à la possibilité d’effectuer des règlements en monnaies nationales. Le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, a déclaré à l’issue de la réunion que la Nouvelle banque avait été mise en place pour financer des projets d’infrastructures. Le capital souscrit non appelé de la banque est de 100 milliards de dollars et le capital versé se monte à 10 milliards. La Russie a réservé les ressources nécessaires dans son budget. Des changements au capital pourront être apportés pendant cinq ans.
D’ici la fin de l’année, chaque membre des BRICS soumettra des projets concrets parmi lesquels la Nouvelle banque choisira les plus efficaces. Le début du financement est prévu pour le début de l’année prochaine.
Les projets sont nombreux, et certains ont été d’ores et déjà travaillés en profondeur. Il y a un an, la délégation russe a soumis au sommet au Brésil 37 propositions formulées en commun par la Chambre de commerce et d’industrie et le ministère du Développement économique de Russie. Ce sont notamment des projets de Rostekhnologuii (société publique des hautes technologies) sur la technique de construction ultra rapide de ports, qui présente un grand intérêt pour tous les membres des BRICS. Brasilia propose pour sa part de construire une route transocéanique qui traversera le Brésil, le Paraguay, l’Argentine et le Chili. Un autre projet prévoit la construction de la ligne à grande vitesse Moscou-Kazan, qui constituera le premier tronçon du projet TGV reliant Moscou et Pékin.

Milieu concurrentiel
La Nouvelle banque devra déployer ses activités dans un milieu concurrentiel, a fait remarquer Anton Silouanov lors de la réunion. Etant donné qu’elle a été fondée après la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), avec un capital similaire, il est prévu de coordonner leurs activités. Les deux établissements pourraient réaliser ensemble de grands projets de concession intéressant plusieurs pays, comme, par exemple, le développement de la Route économique de la soie entre la Russie et la Chine.
La direction de l’institution nouvellement créée aura pour sa part à réfléchir aux moyens de simplifier les procédures de prise de décision. Celles-ci ne doivent pas être bureaucratisées ni traîner en longueur et pouvoir présenter des avantages par rapport aux procédures d’autres institutions financières.
Groupes de travail
Selon Sergueï Katyrine, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Russie et président de la représentation russe au Conseil d’affaires des BRICS, les membres du Conseil jugent indispensable que le monde des affaires soit représenté au sein des structures dirigeantes de la Nouvelle banque de développement ou qu’il puisse au moins avoir des contacts avec elles afin de pouvoir influencer l’examen et le financement des projets.

Le Conseil d’affaires a également évoqué l’amélioration du climat d’affaires dans les cinq pays, les questions relatives au régime des visas, les moyens de simplifier la circulation des entrepreneurs, des biens, des services et des finances, ainsi que le rapprochement des normes, des règlements techniques et des régimes d’autorisation.
Toujours d’après Sergueï Katyrine, le nombre des groupes de travail, qui est passé de cinq à sept, avec celui de l’agriculture et de l’élimination des barrières administratives. Ce dernier est «transversal» : il regroupe les propositions de tous les autres groupes de travail, car les barrières entravant les affaires se dressent en grand nombre dans tous les domaines d’activités.
Un autre sujet crucial est le développement des PME. En effet, ce segment du monde des affaires n’est pas suffisamment représenté au sein du Conseil, alors que chacun des cinq pays souhaite vivement développer des contacts d’affaires avec les autres.
«Les activités des PME sont régionales, voire municipales, mais nombre d’entrepreneurs de ce domaine ont la possibilité d’exporter leur production et de mettre en place des sociétés mixtes», a souligné Sergueï Katyrine dans une interview à RBTH.

LA BANQUE DE DÉVELOPPEMENT DES BRICS
ENTAME SES ACTIVITÉS.

8 juillet 2015 ALEXEÏ TIMOFEÏTCHEV
Le ministre russe des Finances Anton Silouanov a annoncé que la banque de développement des BRICS, une organisation réunissant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, avait commencé son activité. L’accord de création d’un «pool» (réserve) de devises des BRICS a également été signé à Moscou. Tout ceci s'est produit à la veille du sommet des BRICS, qui débute à Oufa le 8 juillet.

Le ministre russe des Finances Anton Silouanov annonce le lancement de l’activité de la banque des BRICS. Crédit : Vladimir Fedorenko / RIA Novosti
Le ministre russe des Finances Anton Silouanov a annoncé le lancement de l’activité de la banque des BRICS. Selon sa déclaration, la banque pourra bientôt recevoir ses notations, et financer ses premiers projets avant la fin de l’année.
Le ministre a déclaré que l'ex-dirigeant de la banque indienne ICICI Kundapur Vaman Kamath avait été nommé président de la banque. Le capital de l’institution s’élève à 100 milliards de dollars.
L’accord de création de la banque de développement des BRICS a été signé il y a un an. Sa fonction principale est de financer des projets d’infrastructure au sein des BRICS et dans les pays émergents.
Pas de monnaie unique à l’horizon

Selon M. Silouanov, les projets russes candidats à un financement du Fonds de développement national, en particulier les projets de Rosneft, peuvent également se porter candidats à un financement de la banque des BRICS.
Cependant, comme l’a fait remarquer le ministre, si à l’avenir les investissements dans des projets à l’étranger seront possibles, les projets à l’intérieur des BRICS constituent pour l’instant la priorité de la banque.
Comme l’a indiqué le ministre, cela concerne aussi la Grèce, actuellement en difficulté financière. «Peut-être qu’à l’avenir, les projets de la Grèce et d’autres pays feront partie bénéficieront du soutien financier [de la banque des BRICS], mais je pense que cela ne se produira pas rapidement, pas dans un avenir proche», a déclaré M. Silouanov.
Il a également déclaré que la question d’une union financière plus étroite des pays des BRICS – une union monétaire – n’était pas à l’ordre du jour pour l’instant.»La création d’une union monétaire implique un volume gigantesque de mesures d’intégration fiscale, budgétaire, douanière, de règlements techniques, etc. De ce fait, la création d’une union monétaire, d’une monnaie unique, n’est pas à l’ordre du jour» a souligné Silouanov.
Fonds monétaire
En plus des étapes liées à la nouvelle banque, les dirigeants des banques centrales des pays des BRICS ont signé le 7 juillet à Moscou un accord relatif à un «pool» (réserve) de devises. Son financement s’élèvera également à 100 milliards de dollars.
La Chine injectera 41 milliards de dollars, le Brésil, l’Inde et la Russie 18 milliards chacun, l’Afrique du Sud 5 milliards de dollars. Le pool a été créé pour donner aux banques centrales des BRICS la possibilité de se soutenir mutuellement en cas de crise de liquidités en dollars, et de compenser un déficit budgétaire.

Comme l’a déclaré la dirigeante de la Banque centrale de Russie Elvira Nabioullina, le fond est une «assurance». «Nous ne voyons pas à l’heure actuelle de raisons de penser que l’un des pays membres aura besoin de demander l’aide de cet instrument dans un avenir proche», a déclaré la responsable, faisant également remarquer qu’elle ne voyait pas de nécessité de fonder des réserves de change des BRICS en bonne et due forme. «Selon nous, la réserve de devises et une définition stricte de ses règles de fonctionnement, ce qui a été fait dans l’accord de création, répond aux besoins pour lesquels le pool a été créé : agir comme un mécanisme d’assurance contre les risques financiers et liés à la situation des marchés financiers mondiaux» a déclaré Mme. Nabioullina.
Bien que les médias qualifientle pool monétaire d’»alternative au FMI», le gouvernement russe se garde d’établir ce genre de parallèles. Le vice-ministre russe des Finances Sergueï Storchak a déclaré que le nouveau mécanisme financier des BRICS n’avait aucun lien avec le FMI. «La comparaison entre le fonds de réserves de change et le FMI n’a aucun sens. Ils n’ont rien de commun, si ce n’est des noms relativement proches. En effet, le FMI est une organisation internationale, et le pool monétaire est un «portefeuille», auquel on ne peut faire appel que dans des situations clairement définies», a-t-il souligné.


POURQUOI LES BRICS COMPTENT TANT POUR LA RUSSIE ?

28 mai 2015
Le sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) que la Russie a accueilli du 8 au 10 juillet à Oufa est le septième depuis la création du groupe et le cinquième depuis l'intégration de l'Afrique du Sud à cette structure.

Jusqu'à une date récente, le terme BRIC portait encore la signification que lui avait donné l'ancien économiste en chef de la banque Goldman Sachs, Jim O'Neil, qui avait imaginé cette abréviation en 2001 pour désigner les économies connaissant la plus forte croissance au monde, et proposer aux clients de la banque un nouvel objet d'investissement (la banque avait immédiatement commencé à proposer à ses clients des portefeuilles incluant les titres de ce «groupe des Quatre»).

La Russie a une relation particulière avec ce groupe. C'est précisément Moscou qui a eu l'idée d'insuffler à cette chimère boursière une dimension politique. La première rencontre interministérielle au format BRIC s'est tenue à New York en septembre 2006, à l'initiative du président russe Vladimir Poutine. En 2009, c'est à Ekaterinbourg que le premier sommet du groupe a eu lieu, sous la présidence du successeur de Vladimir Poutine : Dmitri Medvedev. Et même si aucun résultat concret n'a été atteint, le sommet a eu pour la Russie un effet important en termes d’image : à cette époque les relations avec l'Occident battaient de l’aile et Moscou a montré aux États-Unis et à l'UE qu'il avait d'autres partenaires influents.

Au fil des ans, l'organisation a élargi sa sphère d'activité. En plus de contribuer à l'établissement de réseaux géopolitiques, elle a commencé à formuler de nouvelles normes internationales. La principale a été la tentative de créer une alternative au système de Bretton-Woods, sur laquelle se base encore l'architecture financière mondiale dominée par l'Occident. Les pays coordonnent activement leurs positions sur ces sujets au sein du G20. Et en 2014, quand il est devenu clair que le Congrès américain allait bloquer la proposition des «Vingt» visant à réformer le FMI pour redistribuer les votes en faveur des pays en développement, les membres du BRICS ont décidé de créer leur banque et leur propre réserve de monnaies nationales - qui permettra sur le long terme de réduire la domination de l'euro et du dollar sur les finances mondiales. Cependant, les réalisations majeures du groupe sont pour l'instant limitées.

L'une des raisons de cette faible efficacité des BRICS en tant que structure internationale est son travail bureaucratique. C'est certainement l'une des seules unions dont les sommets ne marquent pas la fin de la présidence d'un État, mais son commencement. Ainsi, l'ordre du jour est préparé pendant un an par un pays, mais c'est le suivant qui prendra les décisions. Suite à un manque de synchronisation, un grand nombre d'initiatives sont mal élaborées. La Russie fut la première à proposer de mettre fin à ce système de fonctionnement. Ainsi, la présidence de Moscou a commencé formellement en mai, et le sommet de juillet sera le résultat d'un travail de trois mois. Pour la Chine, le sommet qu'elle accueillera en 2016 sera ainsi le résultat d'un an de présidence. Dans le cadre de sa  présidence actuelle de l'organisation, la Russie cherche à élargir au maximum l'ordre du jour. Au début de l'année, le Kremlin a demandé à tous les organismes fédéraux de présenter leurs propositions de collaboration dans le cadre du BRICS - par conséquent, l'ordre du jour du sommet d'Oufa comprend déjà 130 points.

Comme en 2009, dans une situation internationale peu favorable à la Russie, l'important n'est pas tant les résultats concrets que la symbolique. Après le rattachement de la Crimée et le début de la guerre dans l'Est de l'Ukraine, l'Occident a tenté d'isoler la Russie. Sous le coup des sanctions, Moscou a été formellement exclu du G8. Par ailleurs, les leaders des USA, de l'UE et leurs alliés cherchent à éviter les contacts personnels avec Vladimir Poutine lors des événements internationaux où ils doivent se rencontrer (en 2014 le président russe a même quitté de façon précipitée le sommet du G20 en Australie). Le défilé de la Victoire du 9 mai sur la place Rouge est devenu un symbole encore plus marquant de l'isolement international de la Russie.

Désormais à Oufa, les dirigeants russes pourront présenter le pays comme le leader du monde «non-occidental». La présidence du BRICS permettra également à Moscou de se positionner en tant que membre d'une union alternative à l'ordre mondial actuel. Aux côtés de la plus puissante économie au monde (selon les données du FMI sur le PIB chinois en parité de pouvoir d'achat) et des leaders dynamiques d'Asie du sud, d'Amérique latine et d'Afrique, Moscou peut affirmer avec confiance qu'elle ne compte pas retourner au sein du G8, même si on l'y conviait. Les résultats concrets du sommet d'Oufa auront donc moins d'importance symbolique dans la mesure où la production de nouveaux concepts est le seul domaine dans lequel le BRICS a réussi à enregistrer des réussites visibles.

L'auteur est le directeur du programme «La Russie dans la région Asie-Pacifique» du Centre Carnegie de Moscou.

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