15/09 –L’INDE REBELLE :
1930 - GANDHI ET LA "MARCHE DU SEL".
2007 : "LA MARCHE DES GUEUX”
2015 : NOUS ALLONS VAINCRE TOUS ENSEMBLE.
La Force libératrice de la non-violence.
“LA MARCHE DES GUEUX” - film de Louis Campana Et Francois Verlet - France, 2008, 53 mn
2 octobre 2007. 25 000 paysans sans terre se rassemblent à Gwalior, en Inde, pour une marche d’un mois à travers le pays. Ce sera JADANESH, le verdict du peuple. Leur but : le parlement de New Delhi. Leur objectif : obtenir des terres gouvernementales pour vivre dignement. Ce film raconte leur épopée.
2 octobre 2007. 25 000 paysans sans terre se rassemblent à Gwalior, en Inde, pour une marche d’un mois à travers le pays. Ce sera JADANESH, le verdict du peuple. Leur but : le parlement de New Delhi. Leur objectif : obtenir des terres gouvernementales pour vivre dignement. Ce film raconte leur épopée.
Gandhi avait réussi à mettre le colonisateur à la porte. Mais ce dernier est revenu par la fenêtre... La globalisation financière crée un monde où les petits paysans indiens sont écrasés par leurs dettes, les expropriations, la logique du marché. Ils vont alors grossir les immenses bidonvilles des mégapoles, balayer les rues ou travailler à l’usine pour des salaires de misère.
Aujourd’hui, pourtant, un peuple de 25 000 gueux s’est levé en Inde, regroupé dans un syndicat, Ekta Parishad. On y trouve des femmes et des hommes de tous âges, des enfants, des tribus, des intouchables, des internationaux.
Refusant le fatalisme inhérent aux croyances indiennes, le karma, les castes, la condition féminine, il marche maintenant sur la route d’un destin qu’il se crée.En l’occurrence une autoroute traversant cinq régions pour récupérer ses droits à la terre, son droit à une vie décente.
Nous avons partagé le quotidien de cette marche, l’excitation du début, les fêtes, la musique, les accidents, l’épuisement et le suspens final avec les autorités. Une expérience puissante, déroutante quelquefois, en tout cas d’une formidable humanité.
Il n’y a pas de paix sans justice. Dans un pays agité par de violents affrontements et des actes terroristes, les revendications de la marche s’enracinent dans une lutte et des méthodes directement héritées de Gandhi, la "Grande Âme". La non-violence déploie ici toute son efficacité et prouve qu’elle est bien une force de résistance capable de libérer nos sociétés de l’injustice. Un exemple ?
Aujourd’hui, pourtant, un peuple de 25 000 gueux s’est levé en Inde, regroupé dans un syndicat, Ekta Parishad. On y trouve des femmes et des hommes de tous âges, des enfants, des tribus, des intouchables, des internationaux.
Refusant le fatalisme inhérent aux croyances indiennes, le karma, les castes, la condition féminine, il marche maintenant sur la route d’un destin qu’il se crée.En l’occurrence une autoroute traversant cinq régions pour récupérer ses droits à la terre, son droit à une vie décente.
Nous avons partagé le quotidien de cette marche, l’excitation du début, les fêtes, la musique, les accidents, l’épuisement et le suspens final avec les autorités. Une expérience puissante, déroutante quelquefois, en tout cas d’une formidable humanité.
Il n’y a pas de paix sans justice. Dans un pays agité par de violents affrontements et des actes terroristes, les revendications de la marche s’enracinent dans une lutte et des méthodes directement héritées de Gandhi, la "Grande Âme". La non-violence déploie ici toute son efficacité et prouve qu’elle est bien une force de résistance capable de libérer nos sociétés de l’injustice. Un exemple ?
1930 - GANDHI ET LA «MARCHE DU SEL»
Le 12 mars 1930, Mohandas Karamchand Gandhi entame une «marche du sel». C'est la première application concrète de sa doctrine de la non-violence...
La non-violence à l'oeuvre
Dans les années précédentes, le Mahatmaa multiplié les manifestationsnon-violentes et les grèves de la faim en vue d'obtenir pour l'Empire des Indes un statut d'autonomie analogue à celui dont bénéficient les colonies à population européenne telles que le Canada ou l'Australie.
Faute de résultat, certains membres de son parti, le parti du Congrès, s'impatientent et menacent de déclencher une guerre en faveur de l'indépendance.
Gandhi, pour ne pas être débordé, avertit le vice-roi des Indes que sa prochaine campagne de désobéissance civile aura pour objectif l'indépendance. C'est ainsi qu'il quitte son ashram des environs d'Ahmedabad, au nord-ouest du pays, accompagné de quelques dizaines de disciples... et d'une meute de journalistes.
Après un parcours à pied de 300 km , il arrive le 6 avril au bord de l'océan Indien. Il s'avance dans l'eau et recueille dans ses mains un peu de... sel. Par ce geste dérisoire et hautement symbolique, Gandhi encourage ses compatriotes à violer le monopole d'État sur la distribution du sel. Ce monopole oblige tous les consommateurs indiens, y compris les plus pauvres, à payer un impôt sur le sel et leur interdit d'en récolter eux-mêmes. Il est analogue à l'impôt de la gabellesous l'Ancien Régime, en France.
Sur la plage, la foule, grossie de plusieurs milliers de sympathisants, imite le Mahatmaet remplit des récipients d'eau salée. L'exemple se répand dans tout le pays... À Karachi comme à Bombay, les Indiens font évaporer l'eau et collectent le sel au vu des Anglais. Ces derniers jettent plus de 60.000 contrevenants en prison.
Les Indiens, fidèles aux recommandations de Gandhi, se gardent de résister. Le Mahatma lui-même est arrêté le 4 mai 1930. Ironique, il lance à ses geôliers : «Je vais enfin pouvoir dormir !» Au bout de neuf mois de ce repos forcé, le vice-roi reconnaît son impuissance à imposer la loi britannique. Il libère tous les prisonniers, y compris le Mahatma, et accorde aux Indiens le droit de collecter eux-mêmes le sel.
Vers l'indépendance
Mal inspiré, Winston Churchill, alors dans l'opposition parlementaire, ironise sur le "fakir séditieux qui grimpe à moitié nu les marches du palais du vice-roi". Le Premier ministre travailliste Ramsay MacDonald, plus perspicace, ouvre dès le 13 novembre 1930 à Londres, sous l'égide du roi George V, une première table ronde destinée à débattre d'une hypothétique indépendance de l'Inde.
En prison comme la plupart des chefs hindous du Congrès, le Mahatma n'y assiste pas mais il est convié l'année suivante à une deuxième table ronde. Il est reçu en triomphe à Londres par les libéraux britanniques qui se résignent à une prochaine indépendancede l'Inde. Cependant, celle-ci est retardée par la Seconde Guerre mondiale et les dissensions entre hindous et musulmans.
Le 15 août 1947, l 'Empire des Indes devient enfin indépendant mais au prix d'une sauvage guerre religieuse et d'une scission entre Inde et Pakistan. Gandhi y perd la vie.
La «marche du sel» apparaît aux Indiens comme l'équivalent de la «Tea Party« de Boston qui a conduit à l'indépendance des États-Unis.
Alban Dignat
Un ancien article :
GANDHI ET LA DÉSOBÉISSANCE CIVILE. 11 septembre 1906.