+++27/05 - BURUNDI - MARGUERITE BARANKITSE,
LA «MAMAN NATIONALE».
"Nous somme des mendiants assis sur des lingots d'or"
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C'est la fête de toute les mamans du Monde. Tous les enfants nous sont précieux!
Après le discours enflammé de l’évêque au mariage de notre couple princier, voici un autre message très fort!
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Elle décide de célébrer la vie.
"Si on soufre chez nous, on ira chez vous". Donc nos destins sont liés"
Grande figure de l'humanitaire africain, Prix Nobel des enfants en 2003, Marguerite Barankitsé était l'invité aujourd'hui de Vera Gaufman. Elle a évoqué sur le forum de Skolkovo son engagement personnel et ses solutions pour l'Afrique de l'Est.
Figure de la société civile, engagée dans l’action humanitaire et réfractaire aux clivages ethniques, Marguerite Barankitse pose un regard critique sur le climat qui prévaut dans son pays.
Cette femme de 58 ans au parcours exemplaire qui dirige la Maison Shalom , une grande ONG du Burundi, a été bouleversée tant par le meurtre de trois religieuses italiennes, le 7 septembre, que par la candidature de Pierre Buyoya au poste de secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie. Explications.
Marguerite Barankitse, grand sourire et caractère bien trempé, prévient tout de suite : qu’on ne lui demande pas de statistiques sur les activités de son ONG, qu’elle a fondée en pleine guerre civile, en 1994, pour s’occuper des orphelins de toutes les ethnies. « On n’est pas derrière des ordinateurs à faire des rapports, mais sur le terrain au devant des populations», dit-elle.
Au total, pas moins de 20 000 enfants sont passés par les différents centres de la Maison Shalom , basée dans sa ville natale de Ruyigi, à l’est du pays. Une ville où elle s’est jadis fait traiter de «femme folle» par sa propre communauté, les Tutsis, pour avoir aidé tous les enfants, sans distinction ethnique.
Avant la guerre, cette institutrice tutsie avait déjà adopté une élève hutue, un fait inhabituel. Après la guerre, certains de ses anciens protégés sont devenus les piliers de son équipe de 300 permanents. Ils oeuvrent dans des écoles, des centres d’apprentissage et un hôpital de santé maternelle et infantile fondé en 2006.
Présente à Paris début septembre pour le forum Convergences, qui rassemble chaque année les acteurs mondiaux de la lutte contre la pauvreté, elle est venue s’exprimer sur « le rôle de la société civile dans la gouvernance mondiale ». Elle secoue la tête : « On vient parler dans les conférences, très bien, mais la société civile n’est toujours pas écoutée par les gouvernements, au Nord comme au Sud ».
Avant la guerre, cette institutrice tutsie avait déjà adopté une élève hutue, un fait inhabituel. Après la guerre, certains de ses anciens protégés sont devenus les piliers de son équipe de 300 permanents. Ils oeuvrent dans des écoles, des centres d’apprentissage et un hôpital de santé maternelle et infantile fondé en 2006.
Présente à Paris début septembre pour le forum Convergences, qui rassemble chaque année les acteurs mondiaux de la lutte contre la pauvreté, elle est venue s’exprimer sur « le rôle de la société civile dans la gouvernance mondiale ». Elle secoue la tête : « On vient parler dans les conférences, très bien, mais la société civile n’est toujours pas écoutée par les gouvernements, au Nord comme au Sud ».
Un esprit critique animé par la foi
A peine sortie de trois ans de séminaire à Lourdes, l’enseignante a été radiée de la fonction publique à 24 ans, parce qu’elle faisait trop de critiques sur les injustices sociales et les dysfonctionnements de l’école. Elle est alors partie étudier l’administration en Suisse, pour ensuite devenir secrétaire de l’évêché de Ruyigi.
Un drame s’y produit en octobre 1993, dès le début de la guerre civile qui a conduit à des massacres à grande échelle de la minorité tutsie. Jugée trop complaisante à l'égard des Hutus, elle a été attachée nue sur une chaise par des miliciens tutsis, et forcée à regarder le massacre de civils hutus qui s’étaient réfugiés à l’évêché. Et ce, en représailles d’un autre massacre de Tutsis par des Hutus. La folie meurtrière l’incite alors à protéger tous les enfants victimes de la guerre.
Aujourd’hui, à 58 ans, elle dirige une ONG du Sud reconnue, financée par des ONG du Nord, comme Caritas Allemagne et la Fondation Bridderlech Deelen, au Luxembourg. Elle a reçu de nombreuses distinctions, parmi lesquelles, en 2011, le prix de la Fondation Chirac pour la prévention des conflits, doté de 100 000 euros. Une somme qui lui a permis de se lancer dans la microfinance, pour lutter à son échelle contre la pauvreté.
Inquiétudes sur les violences au Burundi
« Tous ces jeunes qui n’ont pas d’emploi, c’est facile de les manipuler ! », dit-elle. Elle fait allusion aux Imbonerakure (http://www.rfi.fr/afrique/20140514-burundi-polemique-le-role-imbonerakure-poursuit-nkurunziza-cndd-fd-mbonimpa-pierre-/), la milice de jeunes du parti au pouvoir, qui multiplie les actes d’intimidation à l’encontre des civils et des opposants. « Les actions de cette milice vont se retouner contre le pouvoir, prédit-elle. C’est inévitable. On l’a vu en Côte d’Ivoire avec les Jeunes patriotes. Je reste confiante. En réalité, les jeunes du Burundi n’ont vraiment pas envie de retourner en arrière, dans les violences et la guerre. »
Le fait que le président actuel, Pierre Nkurunziza, élu en 2005 et réélu en 2010, cherche à modifier la Constitution pour faire un troisième mandat n’est pas le principal enjeu à ses yeux : « Il faut surtout qu’on laisse les autres partis se présenter et faire campagne », dit-elle.
Elle a été bouleversée par l’assassinat de trois religieuses italiennes au Burundi, le 7 septembre (http://www.rfi.fr/afrique/20140909-assassinats-religieuses-burundi-suspect-arrete-italie-rdc-police-helmenegilde-harimenshi/). Elle ne comprend pas comment cet acte barbare, qui la renvoie aux violence du passé, a pu se produire. Et y voit l'un des symptômes du malaise à l'intérieur du pays. « Après quarante ans de dictature militaire et les accords de paix d’Arusha en 2000, il y avait tellement d’espoir qu’on puisse enfin tourner la page. Ce pays ressemble à un cimetière, et l’on tue encore ! Si les choses continuent de la sorte, l’année électorale de 2015 sera catastrophique... »
Elle n’est pas engagée en politique, mais veut faire passer ce message : «Nous avons des convictions démocratiques. Nous avons notre mot à dire. On ne peut pas utiliser le patrimoine d’un pays comme si c’était son bien propre, sans rendre de comptes. Nous manquons de dirigeants qui aient une vision réelle pour l’avenir.»
Elle a été bouleversée par l’assassinat de trois religieuses italiennes au Burundi, le 7 septembre (http://www.rfi.fr/afrique/20140909-assassinats-religieuses-burundi-suspect-arrete-italie-rdc-police-helmenegilde-harimenshi/). Elle ne comprend pas comment cet acte barbare, qui la renvoie aux violence du passé, a pu se produire. Et y voit l'un des symptômes du malaise à l'intérieur du pays. « Après quarante ans de dictature militaire et les accords de paix d’Arusha en 2000, il y avait tellement d’espoir qu’on puisse enfin tourner la page. Ce pays ressemble à un cimetière, et l’on tue encore ! Si les choses continuent de la sorte, l’année électorale de 2015 sera catastrophique... »
Elle n’est pas engagée en politique, mais veut faire passer ce message : «Nous avons des convictions démocratiques. Nous avons notre mot à dire. On ne peut pas utiliser le patrimoine d’un pays comme si c’était son bien propre, sans rendre de comptes. Nous manquons de dirigeants qui aient une vision réelle pour l’avenir.»
Critique de la candidature de Buyoya à l’OIF
De même, elle ne peut s’empêcher de s’exclamer, au sujet de la candidature de Pierre Buyoya
au poste de secrétaire général de l’OIF : «Ce serait récompenser un criminel ! » Elle rappelle que l’ancien président, deux fois putschiste, n’a pas demandé pardon après la guerre civile. Et qu’il a « peut-être » un rôle à jouer dans la Commission vérité et réconciliation prévue pour 2005 par les accords d’Arusha, qui tarde encore à être mise sur pied. « Pierre Buyoya devrait plutôt rester au Burundi et nous expliquer comment les évènements se sont produits. Il y a eu tellement de morts, et il n’a rien dit !»
L’actuel président, Pierre Nkunruziza, lui a accordé un passeport diplomatique pour faciliter ses déplacements à l’étranger. Mais la «Maman nationale» ne mâche pas ses mots : «Je ne mérite pas d’avoir des enfants pareils. Si vous m’acceptez comme Maman, j’ai besoin d’avoir des enfants dignes. Et justes. Et qui soient debout !»
Elle appelle la communauté internationale à ne plus soutenir les pays africains qui ne respectent pas leurs engagements envers la population. Elle dénonce ici les problèmes de beaucoup de pays aux mains des occidentaux. Elle appelle chaque africain à s'investir pour son pays, pour sa famille et ne plus penser aux gains.
Marguerite Barankitse: Durcissement de la situation au Burundi
Figure incontournable de la société civile burundaise et fondatrice de la Maison Shalom , une institution qui vient en aide aux enfants en difficulté, Marguerite Barankitse, affectueusement appelée Maggy, nous a confié avoir relevé des signes inquiétants d’un durcissement de la situation au Burundi. Chistian Missia Dio
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Crise au Burundi : 3è journée de commémoration et de réflexion
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1 mai 2018
Son témoignage poignant d'il y a quelques années
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"Dormez braves gens ?" Nous pouvons aider ces pauvres gens. La France protège les tortionnaires africains.
Burundi : Des viols collectifs commis par des jeunes du parti au pouvoir
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Mars, mois dédié à la femme. Une occasion en or pour revenir sur les violences quotidiennes auxquelles la femme burundaise fait face. La blogueuse Élodie Muco s’est entretenue avec Claire (pseudo), une jeune fille de 24 ans ayant été abusée par son tuteur.
Yaga : Comment l’horreur s’est-elle produite?
Claire : Je n’avais que 16 ans quand cela m’est arrivé. Je venais de terminer la 9 ème et mes parents avaient décidé que j’allais vivre à Bujumbura chez une des cousines de ma mère pour y débuter la 10 èmeet ainsi continuer le reste de mes études. Cela a commencé par de petites attentions. De l’argent de poche, de nouveaux habits, et puis par après, un téléphone portable. Mon oncle disait que c’était pour être sûr que tout allait bien à la maison quand ils étaient au travail, vu qu’ils avaient trois enfants en bas âge. J’ai compris plus tard que c’était des tentatives d’approche de sa part. Ma tante ne disait rien. Une année après, les choses ont pris une autre tournure : des attouchements, des textos explicites, mais je ne disais rien et je laissais couler. Un jour, je sortais de la douche et il est entré dans ma chambre sans prendre la peine de frapper. Il n’y avait juste que nous deux ce jour-là. C’était un dimanche et les autres étaient partis à la messe. Le pire se produisit. J’ai crié, je me suis débattue, je l’ai griffé, mais il a fini par arriver à ses fins. Ma vie a basculé ce jour-là…
Tu as dû réagir après…
J’avais trop peur de ce qui pourrait m’arriver si j’osais en parler à qui que ce soit. Ma tante et moi n’étions pas vraiment proches. On débutait à peine le troisième trimestre, je ne pouvais donc pas monter à l’intérieur du pays voir ma mère pour lui en parler. Cependant, j’avais une amie qui habitait tout près de chez ma tante et c’est elle qui a remarqué en premier mon changement. Je dépérissais de jour en jour. J’ai craqué et je lui ai tout avoué. Horrifiée, elle me traîna de force à l’hôpital. Je ne comprenais pas un tel empressement vu que j’étais sûr de ne pas être enceinte. Comment aurai-je pu imaginer que ma tante et mon oncle étaient séropositifs ! Apparemment, tout le voisinage était au courant, sauf moi. Le premier test s’avéra négatif et je dus attendre trois mois pour en refaire un autre, toujours sur les conseils de mon amie. On me diagnostiqua séropositive cette fois-là.
L’oncle s’en est-il tiré ?
Le viol en soi est déjà un sujet tabou dans notre société, mais quand cela implique des personnes d’une même famille, c’est encore plus problématique. Ma famille a éclaté suite à cette histoire, parce que j’ai finalement osé dénoncer mon bourreau, chose qui n’a pas plu à tout le monde. Mais je ne le regrette pas. Je regrette seulement de m’y être pris trop tard, car j’aurai pu sauver ma vie si j’avais parlé à temps.