09/01 - Trump répond aux doutes sur sa santé mentale:
«Je suis un génie très stable».
WASHINGTON - La visite médicale Donald Trump prévue en fin de semaine ne comportera pas d’examen psychiatrique, a affirmé lundi la Maison Blanche au moment où certains de ses détracteurs s’interrogent ouvertement sur la santé mentale du président américain.
«Non», a simplement répondu Hogan Gidley, porte-parole de l’exécutif américain à bord d’Air Force One, sans autres précisions. «Il est vif comme l’éclair», a-t-il assuré.
Le président américain, âgé de 71 ans, sera examiné vendredi à l’hôpital militaire de Walter Reed, dans la proche banlieue de Washington, et les résultats de cette visite seront rendus public, a assuré la Maison Blanche.
Durant la campagne, M. Trump avait publié un courrier de son médecin affirmant qu’il était «en excellente santé». C’est le même médecin, Harold Bornstein, qui avait publié fin 2015 une lettre de quatre paragraphes décrivant, en termes enthousiastes, l’état de santé du magnat de l’immobilier.
«S’il est élu, je peux affirmer sans équivoque que M. Trump sera l’individu en meilleure santé jamais élu à la présidence», n’avait-il pas hésité à écrire.
Piqué au vif par les interrogations sur ses aptitudes mentales relayés dans un livre polémique sur sa présidence, M. Trump a vanté ce weekend sur Twitter ses facultés intellectuelles, se qualifiant de «génie très stable».
Ce samedi 6 janvier au matin, dans une stupéfiante série de messages sur Twitter, Donald Trump a répondu à ceux qui s'interrogent sur sa santé mentale, se qualifiant tout simplement de « génie ».
Trump entretient lui-même la polémique sur sa santé mentale. « D'homme d'affaires très fructueux, je suis devenu star de la télévision puis président des Etats-Unis élu au premier coup. Je crois que l'on peut me qualifier non pas d'intelligent mais de génial. Un génie très stable ! » a twitté ce samedi le président américain.
Avec ce tweet, Donald Trump confirme son narcissisme et ne fait qu'amplifier les doutes de ceux qui s'interrogent sur son équilibre psychique. Surtout que dans sa série de messages, le président fait référence aux soupçons similaires qui portaient sur Ronald Reagan à l'époque où il était président. Sauf que Ronald Reagan était bel et bien atteint de la maladie d'Alzheimer.
Le débat sur l'état mental du président a été relancé par la sortie du livre Feu et fureur, qui décrit un homme au comportement erratique, complètement égocentrique, tenté par les thèses conspirationnistes et dénué de tout sentiment d'empathie.
Les inquiétudes sur l'équilibre psychique du président sont partagées par quelques professionnels : 27 psychiatres ont cosigné cet automne un ouvrage sur son état mental qualifié de dangereux pour le pays. Et l'éditeur de ce livre a été invité début décembre par une douzaine d'élus dont un républicain pour évoquer ce diagnostic réalisé, il faut le préciser, sans avoir rencontré directement le patient.
Donald Trump doit justement se soumettre la semaine prochaine à son premier examen de santé en tant que président qui ne comprend normalement pas de test psychiatrique.
■ Pourquoi Twitter ne bannit pas Donald Trump
« Pas question pour Twitter de supprimer les comptes ni les messages des dirigeants politiques, même s'ils sont controversés », a martelé Twitter. Alors que la plateforme resserre la vis en supprimant des messages enfreignant ses règles d'utilisation, la plateforme a affirmé son refus de supprimer les comptes des dirigeants politiques, qu'ils soient controversés ou non. Et même si personne ne cite son nom, tout le monde a les yeux rivés sur le compte de Donald Trump, qui publie quotidiennement des tweets jugés « agressifs ».
Dernier exemple en date : le tweet adressé mardi à Kim Jong-un dans lequel le président américain affirmait avoir « un plus gros » bouton nucléaire que le dirigeant nord-coréen.
Alors que Twitter bloque régulièrement des comptes qui enfreignent les règles d'utilisation, « bloquer un dirigeant reviendrait à dissimuler des informations importantes », selon la plateforme.
Le cas Donald Trump est aussi affaire de réputation pour Twitter. Le président américain est l'un de ses utilisateurs les plus connus. Grâce à lui, le nom du réseau social est quotidiennement cité dans les médias. Surtout, bannir Donald Trump provoquerait un violent débat sur la liberté d'expression en ligne, un sujet particulièrement sensible aux États-Unis.