17/06 - LÉGISLATIVES: CES 7 CANDIDATS LREM
QUI TERNISSENT LA MORALISATION "EN MARCHE".
Au-delà des affaires Ferrand ou du Modem, plusieurs révélations de presse ont concerné ces dernières semaines des candidats LREM, pour la plupart qualifiés au second tour.
L'Assemblée nationale opère sa mue. Une refonte radicale qui a déjà emporté au premier tour des élections législatives bon nombre de députés sortants. Un grand nettoyage de printemps qui, accompagné de la loi sur la moralisation de la vie politique, devait permettre d'assainir l'action publique. Reste qu'à y regarder de plus près, le filtre de la commission d'investiture En Marche! semble avoir laissé passer quelques affaires, révélées dans la presse ces dernières semaines. Si certaines ont été jugées, elles ternissent quelque peu la posture "des candidats blancs comme neige", comme le promettait le parti La République En Marche.
Une agression sexuelle?
C'est l'une des dernières affaires en date, rapportée mercredi à L'Express de source proche du dossier, confirmant une information du Canard enchaîné. Alain Brevet, suppléant de la candidate LREM Isia Khalfi, a été mis en examen pour agressions sexuelles. Les faits se seraient déroulés entre 2010 et 2012 à Gennevilliers et Bois-Colombes, alors qu'il exerçait en tant que directeur d'un centre d'aide aux réfugiés. Il devrait être jugé en 2018.
Mercredi, il a été écarté de la campagne par la candidate investie, avec l'accord de la direction de La République En Marche. Elle assure n'avoir jamais été informée par son candidat de sa mise en examen et de sa convocation judiciaire. Au premier tour des élections législatives, Isia Khalfi est arrivée en tête avec 29% des suffrages exprimés.
Un cas de harcèlement moral?
Ce jeudi, le Premier ministre Edouard Philippe s'est rendu dans le Gard pour soutenir les candidats locaux. Parmi eux, Romain Grau, qui a la particularité d'avoir été le camarade de promo d'Emmanuel Macron à l'ENA. Il est d'ailleurs le seul candidat aux législatives dans ce cas. Le parquet de Perpignan a ouvert à son endroit une enquête préliminaire pour "harcèlement moral", au sein de son entreprise de maintenance aéronautique EAS Industries. Contacté par L'Express le 3 juin dernier, le candidat contestait le fondement de ces accusations. Romain Grau a devancé son concurrent FN de 11,5 points au premier tour des législatives.
Un ex-président du conseil des prud'hommes embarrassant?
Direction le Val-d'Oise, où le candidat Les Républicains Antoine Savignat jure que la candidature de sa concurrente LREM Isabelle Muller-Quoy, arrivée en tête au premier tour, n'aurait jamais dû être validée. Son suppléant, Michel Alexeef, a été le président du conseil des prud'hommes de Pontoise de janvier 2016 à janvier 2017. Problème, le code électoral interdirait d'exercer cette fonction moins d'un an avant de se présenter à une élection dans la même circonscription. Le préfet aurait été saisi de cette question.
Contactée par L'Express, la préfecture n'a souhaité faire aucun commentaire à L'Express. Le Conseil constitutionnel a fait savoir qu'il n'examinerait d'éventuelles saisines qu'à l'issue du second tour. Elles pourraient donner lieu à d'éventuelles annulations entre octobre et mai 2018.
Une prise illégale d'intérêts?
Adjointe à la mairie de Montpellier, Stéphanie Jannin est-elle aussi concernée par une enquête ouverte à son encontre. La candidate dans la 2e circonscription de l'Hérault est poursuivie pour "prise illégale d'intérêt" et sera jugée le 18 septembre prochain.
Les faits concernent "plusieurs délibérations" qu'elle a votées dont l'une porte sur "un marché de maîtrise d'oeuvre de l'ordre de 70 000 euros et porte sur une société dont Stéphanie Jannin était salariée et avait encore un lien juridique au moment où cet avenant a été voté", expliquait le procureur de la République de Montpellier le 10 juin dernier. Malgré les affaires, la candidate est arrivée en tête au premier tour des législatives, recueillant 28,58% des suffrages exprimés devant son concurrent de la France insoumise (22,81%).
Un détournement de fonds?
Autre circonscription, autre polémique pour Buon Tan, candidat dans le 13e arrondissement de Paris, visé par une enquête pour abus de confiance. Celui qui est également élu municipal dans le 13e arrondissement de Paris est accusé par le Conseil représentatif des associations asiatiques de France d'avoir détourné plusieurs milliers d'euros, via deux chèques de 13 500 et 3000 euros. Ce dernier se défend en dénonçant des "accusations mensongères". Buon Tan a survolé le premier tour des législatives dans sa circonscription, recueillant 36,4% des voix.
Du travail dissimulé?
Ce jeudi, le parquet de Toulouse a annoncé l'ouverture d'une enquête, sur dénonciation du fisc, à l'encontre de Corinne Vignon, candidate LREM dans la Ville rose. Elle aurait exercé entre 2012 et 2014 une "activité dissimulée d'astrologie", activité pour laquelle elle réclamait à ses clients, selon Buzzfeed, quelque 80 euros par mois par séance.
De faux témoignages?
Dernière enquête ouverte à ce jour, celle qui vise le candidat LREM de la 1ère circonscription de la Côte-d 'Or, Didier Martin. Il a été entendu le 8 juin dernier par la police selon France Bleu, à la suite de plaintes déposées pour faux témoignages, "dans le cadre d'un licenciement"à l'office de tourisme de Dijon. Les faits concerneraient une utilisation abusive de la carte bleue de l'office de tourisme, rapportée du moins par un salarié aux administrateurs, avant de recevoir une convocation préalable au licenciement. La police s'intéresse aux témoignages fournis par Didier Martin pour justifier ledit licenciement, invalidé en première instance. Le candidat cri au "complot politique" et nie en bloc