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+++10/09 -SUICIDE DE PROFS ET D'ÉLÈVES.
LETTRE D'UN ENSEIGNANT SUICIDÉ.
TOUS À LA MANIFESTATION
CONTRE LA RÉFORME DU COLLÈGE.

Il est urgent de s'indigner, d'agne rien voir rien dire
ir. 

SUICIDES DE PROFS :
Dimanche à Paris à 14h30 place Saint Michel à Paris (VIe arrondissement).
Ils refusent de lacher prise... Une manifestation contre la réforme des rythmes scolaires et la réforme des collège débutera ce dimanche à 14h30 place Saint Michel à Paris (VIe arrondissement). A l’initiative de ce mouvement, les Indomptés - Collectif Condorcet qui appellent à des rassemblements dans toute la France ce week-end.
Selon le collectif Condorcet, qui fédère des parents et professeurs de tous horizons, «la réforme du collège accentue ce malaise en renonçant à toute ambition pour nos enfants au nom d’une égalité de façade. Avec l’autonomie des établissements, l’offre scolaire sera en effet disparate sur le territoire, accentuant les inégalités entre grandes villes, campagnes et banlieues.»

Mercredi soir, ni le lycée ni le rectorat n'ont pu être joints au téléphone par l'AFP. Une enquête de police a été ouverte.
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Un enseignant tente de s'immoler dans la salle des profs d'un lycée près de Rouen, ville de Jeanne d'Arc où a eu lieu le terrible incendie au céfé "Cuba Libre".
Triste pré-rentrée au Grand-Quevilly, dans la périphérie de Rouen (Seine-Maritime). Un enseignant du lycée Val-de-Seine a tenté mercredi de s'immoler par le feu.

Ce professeur, âgé de 51 ans, s'est isolé peu avant 11h30 dans la salle réservée aux enseignants et s'est aspergé de gazole qu'il a voulu enflammer avec un briquet. Un de ses collègues est entré dans la salle à ce moment-là et a réussi à lui retirer le briquet des mains. Après l'arrivée des pompiers, l'enseignant suicidaire a été transporté au centre hospitalier universitaire de Rouen.

On ignore les motivations de son geste. Selon la radio France Bleu Normandie, l'enseignant a agi après une altercation avec le proviseur de l'établissement. 

«On sait que ce n'est pas un problème d'emploi du temps, c'est tout ce que je peux vous dire ce soir» a déclaré au journal télévisé de France 3, la rectrice de l'académie de Rouen, Nicole Ménager. Elle a indiqué qu'une cellule psychologique avait été mise en place au sein de l'établissement.

Une enquête de police a été ouverte.

Nos collèges ressemblent à des prisons. Et ils le sont. 
On y formate nos jeunes. Suicides de profs, violence dans les classes : quand le déni du ministère de l’Éducation nationale fait des ravages dans les écoles
L'Éducation nationale a été endeuillée à plusieurs reprises ces derniers jours par des suicides de professeurs. Les collègues de l'un d'entre eux ont signé une lettre ouverte dans laquelle ils dénoncent l'extrême violence à laquelle ils sont confrontés dans les classes, et le déni de leur hiérarchie.
Comment en est-on arrivé à ce que la dégradation de la situation dans un nombre non négligeable d'établissements soit telle que des professeurs en viennent à se suicider ?
Jean-Rémi Girard : Les professeurs, les CPE, les surveillants et même les chefs d'établissement sont soumis à des conditions de travail de plus en plus difficiles. L'écart se creuse entre le discours de l'institution — faire preuve de "bienveillance", "inclure" tout le monde — et la réalité à laquelle les personnels sont confrontés dans les établissements scolaires. Derrière ce que l'on appelle "incivilités" se cachent souvent des insultes, des menaces, des classes sur lesquelles beaucoup ne parviennent plus à garder le contrôle car ils n'en ont pas les moyens et plus l'énergie.
Il y a de jeunes professeurs pour lesquels le choc est rude, d'autant qu'ils sont souvent envoyés dans les établissements les plus durs. À l'autre bout du spectre, des collègues plus âgés s'épuisent. Dans les deux cas, les conséquences peuvent être terribles.
Il ne s'agit pas de dire qu'un suicide d'enseignant est toujours dû à son métier, mais, dans de nombreuses situations, c'est une circonstance qui a joué. Quand Lise Bonnafous s'est immolée dans la cour de son lycée en 2011 ou quand Pierre Jacque s'est suicidé en 2013 après avoir laissé une lettre sans équivoque, cela était lié à leur travail. Cela a d'ailleurs été officiellement reconnu dans le cas de Pierre Jacque, un an après.

Comment se manifeste le déni ou l'indifférence de la hiérarchie dont parlent les signataires de la lettre ouverte ?
La posture classique est de rejeter la faute sur le collègue : il n'aurait pas su gérer ; il aurait eu des problèmes personnels ; il aurait été "fragile", etc. Il est courant également de dire que l'établissement n'était pas difficile. On en a un exemple de la plus belle eau dans le cas de Vincent, à Toulouse. D'un côté, les professeurs décrivent dans leur lettre ouverte un collège à la limite de la zone de non-droit : "insultes, incivilités, coups portés sur les adultes, dégradations des locaux, déclenchements incessants de l'alarme incendie, violence dans la cour, en classe ou devant le collège, harcèlements conduisant certains élèves à des absences répétées voire à des départs de notre établissement". Deux stagiaires avaient déjà démissionné l'année précédente ; une équipe mobile de sécurité était intervenue, visiblement sans résultats. De l'autre, l'académie dit que l'établissement n'a pas la réputation d'être compliqué (!). Le directeur académique (DSDEN) va même jusqu'à déclarer publiquement que "personne n'oblige les profs à être profs" et parle de "mettre en place des projets éducatifs".
On a l'impression de deux univers différents qui ne se croisent jamais. Un peu comme si l'on avait d'un côté un hôpital de campagne où l'on fait de la chirurgie lourde avec les moyens du bord, et de l'autre une administration qui vous propose du sirop et des pastilles pour la gorge.

Comment expliquer cette attitude de la part des hautes instances de l'enseignement ?
Surtout, pas de vagues ! L'image de l'institution et celle de l'établissement doivent demeurer les meilleures possibles. Quitte à nier les problèmes, qui sont pourtant sous les yeux de tout le monde. Quand on fait des statistiques, on les fait bien floues afin de ne surtout pas dire tel lycée ou tel collège dysfonctionne. En effet, si l'on admettait que des choses ne vont pas, il faudrait alors résoudre les difficultés, y mettre des moyens financiers et humains, voire reconnaître que la hiérarchie est, à un moment ou un autre, responsable. C'est bien plus facile et pratique de balayer la poussière sous le tapis.

Quelles mesures pourraient être prises pour redonner leur dignité aux professeurs qui subissent à la fois la violence de leurs élèves et l'indifférence de leur hiérarchie ?
Ce n'est pas qu'une question de dignité. C'est avant tout une question de conditions de travail. Dans l'Éducation nationale, on semble découvrir seulement aujourd'hui des choses telles que le syndrome d'épuisement professionnel (le fameux burn out). Nous n'avons pas de médecine de travail. Nous n'avons pas confiance en notre hiérarchie. Nous devons faire de la garderie d'élèves connus des services de police, et que l'on refusera d'exclure de l'établissement pour que ça ne fasse pas tache dans les statistiques. Si l'on ne revoit pas en profondeur les rapports hiérarchiques et la gestion des ressources humaines d'une part, et la façon de s'occuper des élèves pudiquement appelés "difficiles" d'autre part, des collègues continueront de faire des dépressions, des burn out et, parfois, de se donner la mort. C'est inévitable.
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L'éducation nationale, notre gouvernement ont du sang et des larmes sur les mains, ils sont responsable de l’assassinat de nos enfants.


Pierre Jacque, enseignant en électronique de 55 ans du lycée Antonin Artaud à Marseille s'est donné la mort à son domicile, dimanche. Il explique dans une lettre, son "incompréhension face à l'évolution du métier". La famille a accepté que cette lettre soit diffusée.
Dans la lettre qui suit, l'enseignant explique les raisons de son suicide :
Les professeurs enseignant dans les classes de STI2D du lycée Artaud 25 chemin notre dame de la consolation 13013 Marseille Mesdames et Messieurs les journalistes, En accord avec la famille de Pierre Jacque nous vous prions de bien vouloir trouver le communiqué ci-joint. Ce dimanche 01 septembre, veille de la pré-rentrée scolaire, notre collègue enseignant et ami Pierre Jacque s'est donné la mort. Il a adressé à tout le corps enseignant du lycée avant de commettre cet acte apparemment totalement lié à l'exercice de son métier et longuement réfléchi une lettre d'explication. Nous vous la transmettons dans son intégralité. Son contenu retrace des faits avérés et induit des questions auxquelles nos institutions doivent apporter des réponses concrètes et adaptées. Pierre était âgé de 55 ans, il était père de famille, d'une grande conscience professionnelle et d'une érudition sans limite il supplantait beaucoup d'entre nous dans énormément de domaines (électronique, informatique....). Après discussion entre ses collègues de travail les plus proches, il a été décidé de rendre sa lettre d'explication publique en pages suivantes. Ses collègues et ami-e-s du lycée. Nous restons disponibles pour tout renseignement complémentaire. De Pierre JACQUE Enseignant d'électronique Objet : Evolution du métier d'enseignant. Je vous fais part de ma décision de ne pas faire la rentrée scolaire 2013. En effet le métier tel qu'il est devenu au moins dans ma spécialité ne m'est plus acceptable en conscience. Pour éclairer ma décision je vous décris succinctement mon parcours personnel. Je suis devenu ingénieur en électronique en 1982 à l'âge de 24 ans. Ma formation initiale et surtout mon parcours professionnel m'ont amené à exercer dans la double compétence "hard" et "soft". Le métier prenant et difficile m'a toujours convenu tant que j'avais le sentiment de faire œuvre utile et d'être légitime dans mon travail. Passé la quarantaine la sollicitation de plus en plus pressente d'évoluer vers des tâches d'encadrement et le sort réservé à mes ainés dans mon entreprise m'ont incité à changé d'activité. En 1999 j'ai passé le concours du capet externe de génie électrique et j'ai enseigné en section SSI et STI électronique. Le choc pour moi fut brutal de constater la baisse de niveau des sections techniques en 18 ans passé dans l'industrie notamment pour la spécialité agent technique (niveau BTS ou DUT suivant les cas). Même si le niveau enseigné était bien bas de mon point de vue, ma compétence était au service des élèves et je me sentais à ma place. Une difficulté était quand même le référentiel applicable (le programme) datant des années 80, ambitieux pour l'époque et en total décalage avec le niveau réel des élèves des années 2000. Une réforme semblait souhaitable pour officialiser des objectifs réalistes et orientés en fonction des besoins du marché du travail. Puis vint la réforme de 2010 mise en place par Luc Chatel et applicable à la rentrée 2011. Pour le coup, le terme réforme est faible pour décrire tous les changements mis en place dans une précipitation totale. L'enseignement des métiers est réduit à peu de choses dans le référentiel de 4 spécialités seulement qui constitue des "teintures" sur un tronc commun généraliste d'une section unique appelée STI2D qui rentre bizarrement en concurrence avec la section SSI. L'électronique disparait purement et simplement. En lieu et place il apparait la spécialité "Systèmes Informatiques et Numériques". Cela ne me pose pas de problème personnel, je maitrise bien le domaine et je l'enseigne même plus volontiers que les classiques problèmes de courant de diode ou de montages amplificateurs. Je me pose quand même la question de la compétitivité de notre pays dans le domaine industriel avec un pareil abandon de compétence. La mise en place de la réforme est faite à la hussarde dans un état d'affolement que l'inspection a du mal à dissimuler. Entre temps le gouvernement a changé sans que les objectifs soient infléchis le moins du monde ou qu'un moratoire soit décidé, ne serait-ce qu'à cause du coût astronomique de cette réforme. En effet il aura fallu réorganiser l'implantation de tous les ateliers de tous les lycées techniques de France, abattre des cloisons, en remonter d'autres à coté, refaire tous les faux plafonds, les peintures et renouveler les mobiliers. Ceci est fait à l'échelle du pays sans que la réforme ait été testée préalablement dans une académie pilote. Début 2011, l'inspection nous convoque en séminaire pour nous expliquer le sens et les modalités de la réforme ; il apparait la volonté de supprimer toute activité de type cours ce qui est la radicalisation d'une tendance déjà bien marquée. On nous assène en insistant bien que l'élève est acteur de son propre savoir, qu'il en est le moteur. Pour les spécialités, donc la mienne SIN entre autre, cela signifie qu'une partie conséquente de l'activité sera de type projet. A l'époque les chiffres restent vagues, il est question de 50% du Le 1 septembre 2013 A ma famille, à mes proches et à tous ceux que mon témoignage intéressera. temps au moins. La nature des projets, la façon de les conduire, la façon de les évaluer ne sont pas évoquées et les questions que posent les enseignants à ce sujet restent sans réponses, nous serons mis au courant après la rentrée de septembre. En attendant l'inspection nous fait entièrement confiance pour continuer comme d'habitude. Je fais remarquer qu'il ne faudra pas tarder car nous préparons les élèves au bac en deux ans et que la connaissance des modalités d'examens est incontournable rapidement après la rentrée pour un travail efficace, c'est-à-dire sans perte de temps. Lors de la réunion suivante, après la rentrée 2011, l'inspecteur répond un peu agacé à la même question "que notre travail c'est d'enseigner et que l'évaluation verra après" (sic). En attendant le travail devant élève est commencé et moi et mes collègues travaillons à l'estime. Le manque de matériel se fait cruellement sentir dans mon lycée, les travaux nécessaires ne seront faits qu'à l'été 2012. Lors d'une réunion aux alentours de février il nous est demandé pour la prochaine réunion d'exposer l'état d'avancement de la réforme et si possible les projets envisagés ou mieux déjà mis en œuvre. A ce moment je viens juste de recevoir un premier lot de matériel et je ne dispose du logiciel correspondant que depuis novembre. La pression amicale mais réelle pour commencer les projets va aller augmentant. J'ai un groupe de 16 élèves et un autre de 15 dans une salle qui est déjà trop étroite pour recevoir proprement 14 élèves en travaux pratiques et avec un matériel réduit qui ne me permets qu'un choix très restreint de sujets. La phase passée en projet sera cauchemardesque pour l'enseignant et la fraction d'élèves sérieux. Le dernier mois de cette année de première sera passé en activités plus classiques. A la rentrée 2012 les élèves sont maintenant en terminale, j'ai les tables de travail prévues dans une salle provisoire de 80 m2 au lieu des 140 m2 prévus. Il est difficile de bouger, le travail en travaux pratiques reste possible et je couvre ainsi la partie communication réseau de référentiel au moyen d'un logiciel de simulation. Je ne dispose pas du matériel support. On me bricole une salle de 150 m2à partir de deux salles de cours séparées par un couloir et j'attaque les projets dans ces conditions. Le couloir sera abattu aux vacances de février. Pendant ce temps nous avons appris que la note du bac porterait uniquement sur le projet final est que la note serait constituée de deux parties égales, une attribuée par un jury en fin d'année suite à une soutenance orale avec support informatique, l'autre attribuée par l'enseignant de l'année au vu du travail fourni par les élèves. Les critères d'évaluation portent principalement sur la gestion de projet et la démarche de développement durable. Il est explicitement exclu de juger les élèves sur les performances et la réussite du projet. Ceci appelle deux remarques. La première est que les critères sont inadaptés, les élèves sont incapables de concevoir et même de gérer un projet par eux-mêmes. De plus la démarche de développement durable est une plaisanterie en spécialité SIN où l'obsolescence programmée est la règle. Comment note-t-on alors les élèves ? A l'estime, en fonction de critères autres, l'inspection le sait mais ne veut surtout pas que la chose soit dite. Du coup cette note relève "du grand n'importe quoi" et ne respecte aucune règle d'équité. Elle est attribuée par un enseignant seul qui connait ces élèves depuis au moins un an et compte coefficient 6 ce qui écrase les autres matières. Cela viole l'esprit du baccalauréat dans les grandes largeurs. Je considère que ceci est une infamie et je me refuse à recommencer. L'ensemble du corps inspectoral est criminel ou lâche ou les deux d'avoir laissé faire une chose pareille. Cette mécanique est conçue dans une idée de concurrence entre les enseignants mais aussi entre les établissements pour créer une dynamique de très bonnes notes à l'examen y compris et surtout si elles n'ont aucun sens. Vous avez l'explication des excellents résultats du cru 2013 du baccalauréat au moins pour la filière technologique. Cela fait plus d'un an que je me plains à mon syndicat de cet état de fait. Pas un seul compte-rendu ni localement sur Marseille ni à un plus haut niveau n'en fait mention. Je suis tout seul à avoir des problèmes de conscience. Ou alors le syndicat est activement complice de l'état de fait, le responsable local me dis : "mais non Pierre tu n'es pas tout seul". En attendant je ne vois aucune réaction et ce chez aucun syndicat. Que penser ? Soit nous sommes muselés, soit je suis le dernier idiot dans son coin. De toute façon je n'accepte pas cette situation. Je pense au niveau toujours plus problématique des élèves, autrefois on savait parler et écrire un français très convenable après 5 ans d'étude primaire. Aujourd'hui les élèves bachelier maitrisent mal la langue, ne savent plus estimer des chiffres après 12 ans d'études. Cherchez l'erreur. La réponse de l'institution est : "oui mais les élèves savent faire d'autres choses". Je suis bien placé dans ma spécialité pour savoir que cela n'est pas vrai ! Les élèves ne maitrisent rien ou presque des techniques numériques d'aujourd'hui. Tout ce qu'ils savent faire est jouer et surfer sur internet. Cela ne fait pas un compétence professionnelle. Les médias nous rabattent les oreilles sur la perte de compétitivité du pays en laissant entendre que le coût du travail est trop élevé. Cette présentation pèche par une omission grave. La réalité est que le travail en France est trop cher pour ce que les travailleurs sont capables de faire véritablement. Et là la responsabilité de l'éducation nationale est écrasante. Qui osera le dire ? J'essaye mais je me sens bien petit. J'essaye de créer un maximum d'émoi sur la question. J'aurais pu m'immoler par le feu au milieu de la cour le jour de la rentrée des élèves, cela aurait eu plus d'allure mais je ne suis pas assez vertueux pour cela. Quand vous lirez ce texte je serai déjà mort. Pierre Jacque enseignant du lycée Antonin Artaud à Marseille

Ce courrier est disponible à l'adresse
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ELÈVES SUICIDÉS PROFESSEURS EN DÉTRESSE
Madame la Ministre,
Du fin fond de la Drôme, je vous écris ce soir, infiniment triste, parce que je ne sais pas quelle professeure je serai lundi, ni même ce que je pourrai enseigner.
En effet, ce vendredi, j'apprends le suicide d'un de mes élèves, douze ans, et celui d'une ancienne élève, vingt-quatre ans. Et je vous avoue que j'ai du mal à m'en remettre.
Autant vous le dire tout de suite, les deux étaient (comme cet imparfait me peine !) de très bons élèves, brillants souvent, sensibles toujours. Latinistes aussi. J'avais encore la chance de leur enseigner le latin et le grec.
Ils avaient peut-être contre eux leurs différences : l'un était un peu noir, originaire d'Ethiopie, l'autre, jeune fille aux grands yeux et au visage très pâle, se passionnait pour la peinture. 
Ce soir, Madame, je n'accuse personne, je ne reporte pas sur tel ou tel une responsabilité dans ces drames. Je dis l'immense chagrin d'une professeure et de ses collègues, la souffrance, l'impuissance grandissante face aux malaises constatés de nombreux élèves, le regret infini de n'avoir pu fournir l'écoute nécessaire. Je dis la pression étouffante, les pressions qui pèsent sur les professeurs et les élèves, cette année encore plus. Je dis la révolte, la colère : quel monde offrons-nous à nos élèves ? aux adolescents d'aujourd'hui ? quel avenir à rêver ?
J'ai bien l'impression que ces questions ne trouvent leur place dans les débats consacrés à l'école.
Quelle place pour chaque élève en classe ? Dans son établissement ?
Quel rôle pour l'école quand l'intolérance et les inégalités ne cessent de croître ?
Demain, je vais écouter, accompagner mes élèves et sûrement mentir : "c'est fini, tout va s'arranger".
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SUICIDES D'ÉLÈVES, Nos Enfants, la France de demain.
Nous sommes responsables d'eux, de leur souffrance et ignorant les problèmes :



Traitée de "pute", de "boloss" : Marion, 13 ans, s'est suicidée
Elle s'est pendue et a pendu son téléphone en grande partie responsable.

Vidéo de sa maman :

Polytechnique: deux élèves se donnent la mort à quelques jours d’intervalle

Il nous faut réagir et arrêter de nous voiler la face !




France année 50
Collège anglais


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