27/07 - SELON LA SYRIE ,
DANS UN RAID EN REPRÉSAILLES
À L'ATTAQUE DE NICE.
Le représentant permanent de la Syrie auprès des Nations Unies, Bachar Al-Jaafari, a revu à la hausse le bilan des victimes des frappes françaises après l'attentat du 14 Juillet, et alerté sur les conséquences humanitaires des raids de la coalition.
Profitant de son intervention au Conseil de sécurité des Nations unies lundi 25 juillet, le diplomate syrien Bachar Al-Jaafari a annoncé que le raid aérien français mené en Syrie, en représailles à l'attentat de Nice du 14 Juillet avait causé la mort de 164 villageois – soit près de deux fois le nombre de victimes de la Promenade des Anglais. Le diplomate a regretté le manque de communication entre les autorités syriennes et les forces de la coalition, menée par les États-unis et à laquelle participe la France , qui aurait pu permettre d'éviter ce genre de drame.
Selon le responsable syrien, les autorités françaises ont souhaité frapper les positions de l'État islamique, dans le village de Toukhan al-Koubra au nord du pays, dans le cadre des opérations de la coalition internationale. Or, a-t-il indiqué, «Daesh a pris en otage les [habitants de ce village] et s'en est servi comme boucliers humains».
«Lorsqu'ils ont appris que le président français avait déclaré que la France allait venger [les attentats de] Nice, les commandants de Daesh ont donné l'ordre [à leurs forces] d'évacuer ce village» a précisé le diplomate. Par conséquent, lorsque les avions militaires français ont bombardé cette position, les combattants djihadistes avaient fuit celle-ci... mais les civils s'y trouvaient encore.
Des raids dénoncés par Damas auprès de l'ONU
Le 20 juillet, les autorités syriennes avaient annoncé la mort de 120 civils durant ces frappes aériennes françaises, réalisées mardi 19 juillet près de la frontière turque. A cette occasion, le gouvernement de Syrie avait écrit à l'ONU, l'enjoignant à condamner les frappes aériennes réalisées par la coalition menée par les Etats-Unis, sans l'autorisation de Damas ou sans mandat du Conseil de sécurité des Nations unies.
Ces raids, ont affirmé les autorités syriennes, ont plus contribué à endommager l'infrastructure du pays qu'à affaiblir les forces de l'Etat islamique.
Russes et Américains veulent mener une enquête sur ce raid
Devant le Conseil de sécurité, le représentant de la Russie auprès de l'ONU Vitaly Tchourkine a exprimé ses «inquiétudes profondes» à propos de l'annonce de la mort de civils dans des raids français et américains, et a annoncé que la Russie «espérait une enquête menée par des forces militaires adéquates».
La représentante des Etats-Unis, de son côté, a déclaré qu'une enquête serait menée par des ONG au sujet de ce raid meurtrier – une option qui n'a guère convaincu Vitaly Tchourkine, selon qui les faits pourraient, de cette manière, «être balayés sous le tapis».
«De nombreux civils ont pu être tués dans le nord [de la Syrie , durant le raid]», a toutefois admis la représentante américaine.
Moscou et Washington soutiennent deux camps opposés dans le conflit syrien, le premier portant assistance aux forces gouvernementales, le second appuyant des groupes rebelles dans le cadre de la coalition internationale.
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Syrie : de nouvelles frappes aériennes américaines font au moins 15 morts parmi les civils à Manbij
Au moins 15 civils ont perdu la vie, touchés par des frappes aériennes de l'armée américaine dans la province d'Alep au nord de la Syrie , trois jours après les bombardements français et américains qui avaient fait 140 morts dans la même zone.
Le mois dernier, au moins 45 civils avaient été tués dans deux frappes aériennes américaines au dessus de la même ville de Manbij.
La coalition menée par les Etats-Unis soutient depuis le mois de mai les Forces démocratiques syriennes (SDF), une alliance de forces kurdes et arabes.
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Moscou réfute les accusations de bombardement d'une base américaine en Syrie
Un article du Wall Street Journal, qui cite des sources gouvernementales, prétend que des avions russes auraient bombardé une base américaine en juin. Moscou assure ne pas être au courant et attend des précisions de la part des autorités militaires.
Interrogé à ce sujet par les journalistes, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré «ne rien savoir» à propos des allégations de l'article du "Wall Street Journal". Il a invité la presse à «se référer aux autorités militaires russes et américaines» plutôt qu'à l'article du WSJ qu'il a qualifié de «paperasse».
En effet, un article du "Wall Street Journal"affirmait plus tôt dans la journée du 22 juillet que des avions russes auraient bombardé en juin 2016 une base de rebelles syriens dans le sud-est du pays, utilisée par les forces spéciales américaines et britanniques.
Selon le "Wall Street Journal", qui dit citer des sources gouvernementales anonymes, Moscou aurait utilisé les frappes aériennes pour faire pression sur l'administration Obama afin qu'elle accepte une coopération plus étroite en Syrie avec l'aviation russe.
L'article affirme également qu'un avion russe aurait attaqué un site utilisé par les familles des rebelles soutenus par la CIA.
Selon le "Wall Street Journal", c'est la garnison stationnée dans le village d'Al-Tanf près de la frontière jordanienne qui aurait été attaquée. Le quotidien rapporte également qu'un contingent britannique d'une vingtaine d'hommes a été déplacé hors de la base 24 heures avant les frappes russes.
Après l'attaque, les forces américaines auraient informé leurs homologues russes en Syrie que la garnison faisait partie de la campagne américaine contre l'Etat islamique et ne devait pas être ciblée. Environ 90 minutes plus tard, en dépit des signaux d'avertissement des avions américains, les avions russes auraient de nouveau bombardé le site, affirme "Wall Street Journal"
Les responsables américains et les chefs rebelles affirment que quatre personnes ont été tuées. Selon le "Wall Street Journal" toujours, un responsable américain ayant accès aux informations sur cet incident aurait qualifié ce dernier d'«extrêmement grave», ajoutant que cela pourrait provoquer des combats directs entre l'aviation russe et américaine.
«La Russie n'a qu'un seul et unique objectif en Syrie, la lutte contre le terrorisme, et nous croyons qu'une meilleure coordination des efforts russes et américains contribuerait à la poursuite effective de cet objectif, ainsi que d'une solution diplomatique de la crise syrienne», a déclaré Youri Melnik, porte parole de l'ambassade russe à Washigton.
L'Occident a accusé à plusieurs reprises Moscou de bombarder également des groupes de «l'opposition modérée», ainsi que des civils, des accusations que la Russie a toujours fermement rejeté.
La coopération entre les forces russes et américaines dans le pays fait face à un certain nombre d'obstacles, notamment des désaccords sur le sort du président syrien Bachar el-Assad et la désignation des différentes factions armées comme «terroristes».
Le ministre des Affaires étrangères américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov ont conclu un accord à Moscou la semaine dernière pour coordonner les frappes contre le Front Al-Nosra, filiale d'Al-Qaïda.