27/07 - UNE MENACE TERRORISTE
« PARTOUT, TOUT LE TEMPS ».
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Nous, français, sommes responsables de cette situation. |
Nous sommes TOUS concernés et nous devrions avoir compris que nous en pouvons rien attendre de ce gouvernement !
Avec l’attaque à Saint-Étienne-du-Rouvray, les Français redoutent une menace « partout, tout le temps », sur laquelle les politiques ne semblent plus avoir prise.
L’appel à la cohésion du pays lancé par François Hollande ne peut le dispenser d’apporter une réponse à cette inquiétude.
Mathias n’est pas du genre à s’inquiéter d’habitude. Mais, avec l’attaque terroriste du 26 juillet, dans l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen, il n’est pas tranquille de savoir ses enfants de 12 et 16 ans seuls dans le train, en partance pour les vacances. Et si quelque chose arrivait dans la gare ou, après, dans le bus ?
« Je me sentirais mieux quand ils seront arrivés », confie ce parisien de 49 ans. Avec la succession d’attaques meurtrières de ces derniers jours, une rupture semble s’opérer.
« L’attentat dans cette petite église, c’est le signe que les attaques ne sont plus liées à un événement ou à un lieu particuliers, poursuit-il. Désormais, le terrorisme peut frapper partout, tout le temps, c’est ça qui est inquiétant. »
Partout, tout le temps : le père de famille résume bien ce qui, depuis hier, sidère les esprits, déjà éprouvés depuis les attentats du 13 novembre à Paris et celui du 14-juillet, à Nice.
Une crainte « présente dans nos gestes quotidiens »
« Jusqu’ici, la population pouvait se sentir menacée par deux types de dangers :
- l’attaque de masse organisée, mobilisant des organisations structurées et des réseaux
- ou bien celle, artisanale, du loup solitaire,
souligne le sociologue Alain Mergier, qui mène depuis janvier 2015 des travaux au long cours sur la perception des attentats (1). Avec l’agression du prêtre près de Rouen, le sentiment, c’est que plus personne n’est à l’abri ».
L’impact est donc majeur. Et si, peu de personnes ont modifié leur façon de vivre, la crainte devient sous-jacente, présente dans nos gestes quotidiens.
Comme une condamnation à vivre avec la peur, pour des générations n’ayant pour la plupart pas connu la guerre. « Jusqu’ici, une fois passé l’attentat, la plupart des gens avaient tendance à l’oublier dans leur vie de tous les jours. Désormais, ce pourrait être très différent.
Entre engagement citoyen et tout-sécuritaire
La réaction aux événements se cristallise dans deux directions contradictoires.
- « On perçoit d’abord une aspiration à resserrer les rangs. On le dit peu, mais pour une très large part de la population, le pouvoir et la société sont démunis face à de telles attaques : ce qu’il nous reste, c’est donc l’unité, c’est être ensemble. »
Il t a eu un formidable élan de solidarité qui s’est levé depuis la fusillade à Charlie Hebdo : Des gens ont passé en masse le brevet de secourisme, se sont inscrits dans les diverses réserves civiles, bref se sont engagés face au défi terroriste.
- L’autre mouvement, c’est à l’inverse le souhait du tout-sécuritaire. Pour un tiers de la population environ, il faut passer au-dessus du droit, de certaines libertés pour répondre à l’urgence : ces Français estiment que la sécurité prime sur le reste et il faut agir avec une autorité bien plus marquée.
Faisons appel au Général Didier Tauzin.