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26/04 - LE GHANA, L'ASIE... : POUBELLES POUR LES "E-DÉCHETS". 


Par solidarités pour les personnes de ces pays et pour la planète il serait bon que nous arrêtions de sur-consommer. Le matériel n'est pas ce qui rend les hommes heureux.

Entre 20 et 50 millions de tonnes de déchets électroniques sont produits chaque année dans le monde. En Europe, seulement un quart des ordinateurs usagés sont collectés et recyclés sur place.Le reste est envoyé par bateau en Afrique et en Asie, où des ouvriers brûlent les appareils contenant des substances dangereuses comme le plomb ou le mercure, pour récupérer du cuivre et de l’aluminium.

Le Ghana est devenu ces dernières années l’une des principales terres d’accueil des déchets électroniques en provenance d’Europe et des Etats-Unis. Des milliers d’ordinateurs hors-d’usage y sont désossés et brûlés en plein air par des adolescents, dans des décharges insalubres. Objectif : récupérer le cuivre, revendu ensuite à l’étranger. Un business illégal mais toléré, aux conséquences dramatiques sur l’environnement et la santé des ouvriers.

Heureusement Mr Keshe de la Fondation keshe a formé une personne au Ghana qui diffuse cette technologie propre, gratuite et inépuisable. Tous les pays du monde s'y intéressent. La France serait "un peu" en retard ?


- La Convention de Bâle, entrée en vigueur en 1992, interdit tout échange de déchets contenant des substances toxiques vers les pays en développement.
- En Europe, deux textes règlementent la collecte et le recyclage des déchets. La directive «Déchets Electriques et Equipements Electroniques» (DEEE) impose aux producteurs d’appareils électroniques de traiter les déchets de façon aussi écologique que possible lors de leur élimination. La seconde, intitulée «Restriction of Hazardous Substances» (ROHF), restreint les concentrations autorisées de six substances dangereuses (plomb, mercure, cadmium, chrome hexavalent, PBB, PBDE) dans les produits électriques et électroniques.
- Selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), entre 20 et 50 millions tonnes de DEEE sont produits chaque année dans le monde. Seulement un quart des 8,7 millions de tonnes de déchets électroniques produits annuellement en Europe (dont 1,7 million en France), sont collectés et traités.

Après avoir longtemps envahi l’Asie (Inde, Chine, Russie…), ordinateurs, téléviseurs et frigos venus d’Europe et des Etats-Unis débarquent ces dernières années en quantité industrielle dans les ports de pays d’Afrique de l’Ouest comme le Ghana, le Bénin ou le Togo.

Officiellement, ces cargaisons d’appareils hors d’usage sont destinées à être «réutilisés». Mais envoyer dans ces régions du matériel électronique en fin de vie permet surtout aux pays développés de s’épargner un recyclage ou un retraitement des appareils sur leur territoire, souvent jugé trop coûteux et dangereux pour l’environnement.

Sur les milliers de PC qui arrivent au port ghanéen de Tema, «seuls un ou deux sont récupérés pour les écoles du pays. Le reste part à la décharge», explique Nyaba Ouedraogo, un photographe franco-burkinabé, qui a enquêté sur place en janvier et novembre 2008.
A Accra, la capitale du Ghana, une véritable chaîne marchande s’est ainsi mise en place autour du trafic des «e-déchets» : «C’est un business illégal mais toléré, car il représente une manne financière gigantesque» témoigne Nyaba Ouedraogo. «Les Ghanéens installés en Europe et aux Etats-Unis récupèrent les vieux ordinateurs et les envoient par bateau au port de Tema, où des grossistes rachètent les stocks. Les machines sont ensuite acheminées vers la décharge d’Accra, où des acheteurs les récupèrent pour les faire brûler par des enfants. Le cuivre récupéré est alors revendu aux Nigérians ou aux Indiens, qui le transforment notamment pour fabriquer les bijoux bon marché vendus en Europe…»




Des conditions de travail désastreuses
La décharge d’Agbogbloshie market s’étend sur près de 10 km. Dès l’aube et jusqu’au coucher du soleil, des dizaines de jeunes ghanéens, âgés de 10 à 25 ans s’y épuisent à la tâche. Sept jours sur sept. Leur mission : démonter les vieux ordinateurs et brûler certains composants en plastique ou en caoutchouc pour récupérer le précieux «copper», le cuivre qui sera ensuite revendu. Le tout à la main ou avec des barres de fer, outils de fortune dénichés au milieu des immondices. Ils n’ont ni masques, ni paires de gants. Pas même de toilettes aménagées.

Dans les bons jours, les enfants touchent 1 euro maximum. Mais les quelques jeunes adultes qui travaillent pour leur propre compte ne s’en sortent guère mieux. «Les gamins sont livrés à eux-mêmes. Ce job est un moyen de survivre… à l’état sauvage» constate Nyaba Ouedraogo. «Et ce sont les plus chanceux car ils ont réussi à être cooptés par un cousin ou un ami grossiste. Des centaines d’autres jeunes rêveraient d’être à leur place».

Une catastrophe sanitaire et environnementale
Les enfants d’Agbogbloshie market sont exposés à des substances et des matériaux particulièrement dangereux pour leur santé :
- le plomb : présent notamment dans les tubes cathodiques des moniteurs, il peut endommager les systèmes nerveux, sanguins et reproductifs ;
- le mercure : présent dans les écrans plats, il peut abîmer le système nerveux et le cerveau, surtout chez les jeunes enfants ;
- le cadmium : présent dans les batteries d’ordinateur, ce produit toxique est dangereux pour les reins et les os ;
- le PVC : lorsqu’il est brûlé, ce plastique utilisé pour isoler les fils électriques émet substances chimiques cancérigènes et pouvant entraîner des problèmes d’ordre respiratoire, cardiovasculaire ou dermatologique.

«Après ma première journée passée à la décharge, j’ai éternué toute la nuit, mon nez coulait. Des enfants m’ont raconté qu’ils crachent du sang ou ont des maux de tête violents après avoir aspiré la fumée noire qui flotte au-dessus de la décharge», raconte Nyaba Ouedraogo.
Les substances toxiques libérées lors des incinérations contaminent également le canal et le sol de la décharge, sur lequel vaches et moutons viennent paître, au milieu des carcasses d’ordinateurs.


Les pays du Sud, cimetière des déchets électroniques
Où vont tous les déchets des téléphones portables et autres ordinateurs ? Dans les pays du Sud où leur traitement anarchique abîme l'homme et la nature.


Taizhou, décharge mondiale des e-déchets   
Phénomène de mode, obsolescence programmée et surconsommation de nouvelles technologies ont un coût. Celui des ordures qui en découlent: les déchets d'équipements électriques et électroniques, connus sous l'abréviation DEEE. Outils informatiques, électroménager, télévisions et autres appareils photos numériques sont source d'une quantité de DEEE bien embarrassants. Et qui se retrouvent à l'autre bout de la terre et asphyxient populations et environnement.

Taizhou, cité chinoise empoisonnée
Par-delà l'Océan Indien. Taizhou, dans la province du Zhejiang, à 400 kilomètres de Shanghai. Le 31 mai 2011, 74 personnes sont arrêtées dans le cadre d'une vaste enquête sur l'intoxication sévère au plomb de 172 habitants, dont 53 enfants. Spécialisée dans le retraitement des déchets électriques et électroniques, la cité chinoise s'est elle aussi lentement empoisonnée.
Cartes mères brûlées dans des woks pour en récupérer les composants, arsenic pour extraire l'or des vieux DEEE ont mené à la pollution des cours d'eau de la ville, des sols et de l'atmosphère, alors que les ouvriers se trouvent exposés, sans masque ni gants. Si le coup de filet des autorités a mis, officiellement, un coup d'arrêt à de telles activités de recyclage, personne ne semble réellement dupe.
"De vieux ordinateurs en provenance de France ? Impossible d'en trouver ces temps-ci, mais essayez de revenir dans quelques mois", assure ainsi une ouvrière au journal Le Monde daté du 14 Juin 2011. Et le manque de formation des responsables d'entreprises chargées du retraitement des déchets semble constituer un autre obstacle de taille à la mise en place d'un système raisonné et moins polluant de recyclage des DEEE.

Quasi absence de législation dans les pays du Nord
Nigeria, Togo, Inde... Tant de pays tout juste industrialisés ou en passe de l'être qui ont compté sur le traitement des déchets informatiques pour s'extirper de la misère, grâce à la récupération des métaux dont certains se font rares.
Avec environ 14 kilos de déchets d'équipements électriques et électroniques par an et par citoyen, l'Europe appartient à ces zones géographiques, avec le Japon, les Etats-Unis ou encore la Chine, qui ne cessent de fournir ces stocks d'e-déchets dans les pays du Sud. Sur cette petite quinzaine de kilos d'ordures produite par un habitant du vieux continent, seuls quatre - minimum imposé par la législation européenne, sont recyclés.

Car malgré l'éco-participation mise en place pour financer une partie du traitement de ces DEEE, le recyclage coûte cher et la nature des composants électroniques le rend particulièrement polluant. Alors, souvent sous couvert de réutilisation dans les états les plus modestes, ou alors totalement clandestinement, les déchets sont envoyés en Afrique ou en Asie.

Quelles solutions ?
Les entreprises devraient assumer la responsabilité financière de la gestion de leurs appareils devenus obsolètes. Le surcoût pourrait alors être intégré dans le prix d’achat du produit payé par le consommateur.
Autres pistes : concevoir des appareils électroniques sans substances toxiques et inciter l’ensemble des pays à adopter une législation très contraignante sur la gestion des «e-déchets».
Certains fabricants ont déjà décidé de prendre eux-mêmes en charge la gestion des déchets de leur marque, comme le japonais Sony qui récupère et recycle lui-même 53% de ses appareils usagés.

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